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  • Nous voici arrivés à cette belle fête de Pâques où nous avons l’habitude de chanter « Alléluia ! » et « Christ est ressuscité ! »

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    Cette année, nous ne pouvons pas nous rassembler et chanter ensemble. Je vous propose d’avoir une pensée particulière pour celles et ceux qui devaient être baptisés au cœur de la veillée pascale et qui attendaient cette nuit avec joie. Leur baptême est différé, prions pour eux pour qu’il gardent confiance et espérance.

    Pensons aussi à celles et ceux qui sont malades, à leurs proches ! Pensons à celles et ceux dont le travail consiste à soigner, à accompagner les personnes âgées ! Prions pour elles et pour eux !

    Le Christ est ressuscité ! En quoi sommes-nous concernés ?

    La prière d’ouverture au début de la messe du jour de Pâques exprime une demande à Dieu le Père : « Que ton Esprit fasse de nous des hommes nouveaux. » Nous fêtons la résurrection du Christ, nous fêtons Pâques, c’est pour que nous soyons renouvelés. La prière après la communion qui actuellement doit se vivre sous un mode spirituel dira que déjà nous sommes régénérés. Si nous célébrons la résurrection du Christ, c’est qu’il s’agit de nous, de ce que nous devenons, de ce que nous espérons, de ce que nous vivons.

    Cette vie nous est donnée au jour de notre baptême, ce jour "où nous avons été ensevelis avec le Christ dans sa mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle." (Romains 6. 4).
    À Pâques, nous célébrons la Résurrection du Christ comme quelque chose qui est arrivé et qui nous arrive encore. Par le baptême nous avons reçu le don de cette vie nouvelle, la faculté de l’accueillir, la grâce d’en vivre.

    Dès l’origine, les premiers chrétiens ont fait un rapprochement entre création et résurrection. On en a l’indice avec l’évangile qui a été proclamé et qui commence par ces termes : « le premier jour de la semaine ». Certains ont même reconnu dans cette semaine nouvelle qui commence une re-création, un récit nouveau de création, un 8ème jour.

    La question n’est peut-être pas si simple :est-ce que chacun de nous peut dire en quoi la foi en la résurrection le renouvelle, le recrée, le rend différent et nouveau ?. Est-ce que chacun peut dire que la foi lui fait vivre une aventure de libération et de liberté ?. Voyez pourtant ce que dit St Paul dans la lettre aux Colossiens : « vous êtes ressuscités avec le Christ. » (Colossiens 3,1) Il ne dit pas seulement : « Le Christ est ressuscité », il dit « vous êtes ressuscités ». J’ai souvenir de cette personne baptisée à l’âge adulte et qui dans sa lettre de demande à l’évêque commençait par ces mots : « il m’a remis debout ». Cette personne vivait la foi comme une expérience qui lui redonnait goût à la vie, qui faisait d’elle une personne plus vivante.

    La foi en la résurrection a une dimension existentielle. Elle fait expérimenter à celle ou celui qui croit un élan de vie, un surplus de vie. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une opinion, l’opinion ce serait que certains disent et pensent que Jésus est ressuscité ; il ne s’agit pas non plus d’une conviction, la conviction ce serait que certains disent qu’ils sont sûrs et persuadés ; il s’agit de quelque chose de plus vital, de plus essentiel, quelque chose qui vous transforme, vous régénère comme dit la prière.

    Voyez l’évangile, Marie-Madeleine court, puis les deux apôtres courent ensemble, ils sont pris d’un élan de vie, ils sont atteints du syndrome de la vie, du syndrome du mystère de la vie du ressuscité.

    Cela change la façon de concevoir l’annonce de l’évangile et de la résurrection.
    Si l’on reste au niveau de l’opinion et de la conviction, on va penser qu’il s’agit avant tout de transmettre, d’expliquer, voire de convaincre.

    Si l’on est au niveau plus vital, il s’agira avant tout d’être témoin et de l’être de façon existentielle, dans et par sa façon de vivre. Devenir chrétien, ce ne sera pas seulement apprendre la vie du Christ, ce sera prendre soi-même un chemin de vie pour expérimenter avec les autres un parcours de foi, ce sera vivre un itinéraire, avec des étapes, des seuils à franchir.

    Voyez Pierre dans la 1ère lecture, il raconte. Certes, c’est un résumé, mais les verbes sont dans le temps du récit. Il n’explique pas la résurrection, il raconte la présence du ressuscité.

    Prions pour que cette fête de Pâques nous renouvelle, nous redynamise et fasse de nous des témoins.

    Bernard Châtaignier