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  • Et le bébé, il est dans la cabane !

    Une petite fille arrive chez ses grands-parents à l’approche de Noël.
    La crèche n’a pas encore été installée, qui doit recevoir l’enfant
    Jésus lors de la veillée de la Nativité.

    La grand-mère a attendu la venue de sa petite fille, qui porte fièrement ses cinq ans, et de son frère aîné, âgé de six ans.

    La grand-mère ouvre le carton où se trouvent les éléments pour bâtir la crèche, les personnages principaux : Marie, Joseph, Jésus, les bergers, divers animaux, le bœuf, l’âne, des moutons, un chien… Il y a même des chats ! Il y a aussi les rois mages qui devront s’approcher plus tard.

    Toute cette crèche est composée de personnages du même style que ceux d’une collection de jouets bien connue des enfants. Ils sont donc
    habitués à jouer avec des personnages identiques : pompiers, paysans, infirmières, fermiers, médecins… Ces personnages sont à habiller : à Marie il faut mettre son voile blanc ; à Joseph, il faut adjoindre une lampe ; il faut mettre le bât sur le dos de l’âne ; arrimer la selle sur le chameau de Balthazar.


    Le frère et la sœur s’attellent à la tâche et après avoir bâti la crèche, ils entreprennent de placer les personnages. « Le bœuf et l’âne à cette place… Les chats à cet endroit… Les bergers et les moutons avec le chien, là ! » Et « le bébé il est dans la cabane ! » ajoute la petite fille.

    Cette petite fille ne reçoit pas d’éducation chrétienne. Elle ne sait
    pas qui est Marie, Joseph, Jésus. De ce fait, les « jouets » qu’elle
    manipule n’ont pas de valeur sacrée. Pas de sainte Vierge, pas de saint Joseph, pas de Jésus sauveur ! Mais un papa, une maman, un bébé... dans une cabane !

    Il y a un risque de l’indifférence religieuse de réduire la fête de
    Noël à une fête de la consommation, ou mieux à une fête de
    l’enfance, une réunion familiale et conviviale. Tout n’est pas faux
    dans cette idée que l’on se fait de Noël. Il y a une chaleur humaine
    qui n’est pas à rejeter.

    Le risque pour le chrétien est d’introduire trop vite la Révélation
    dans la réalité humaine, introduire ce qu’on appelle le merveilleux
    chrétien.

    Le risque est d’oublier que la foi nous révèle un sens de l’histoire qui ne saute pas aux yeux. Ce qui est extraordinaire dans la révélation de Noël c’est que Dieu, volontairement, se retrouve dans ce
    « bébé dans une cabane », un tout petit enfant, dans ce qui peut
    s’apparenter à un hangar ou un abri de jardin, pour un enfant
    d’aujourd’hui.

    Dieu se fait tout petit en se faisant homme, et se fait tout petit parmi les hommes. Il se fait pauvre parmi les pauvres. Rien de romantique ni de merveilleux dans tout cela, mais une situation humaine difficile à vivre, difficile à accepter. Combien d’enfants d’aujourd’hui partagent son sort !

    Avec cette phrase la petite fille nous fait comprendre l’épaisseur
    humaine de cette naissance, Dieu parmi les hommes, mais Dieu qui se cache parmi les hommes, sans prestige, sans gloire, presque dans la rue. Jésus est homme et pleinement homme. C’est tout le mystère de l’Incarnation.

    Les théologiens ne disent pas mieux que cette enfant.

    Je souhaite de tout cœur à cette petite fille de découvrir, un jour, que
    « ce bébé dans la cabane » est le Sauveur du monde et que c’est en
    naissant dans cette cabane qu’il a pu sauver le monde.

    Rien de grandiose dans tout cela, rien que la grandeur de l’amour de Dieu !

    Alain.