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  • Les soirées d’Evangile 2018-2019 avec le père Jean-Marie LOISEAU

    La parabole des talents (Matthieu 25, 14-30)

    Par son introduction, la parabole se rapproche étroitement à la précédente « Car il en va comme d’un homme qui … » dit le verset 14. Veiller (cf les demoiselles précédentes), mais comment ?

    Matthieu puise délibérément son vocabulaire dans le langage des affaires, et son choix s’expliquera au fil des 3 étapes qui forment ce récit :

    a) La situation de départ (versets 14-15)

    Singulier personnage que celui qui confie à ses serviteurs une telle fortune ! Le dépositaire d’un unique talent a en mains l’équivalent de plus de 15 ans de salaire d’un ouvrier. C’est là un acte de confiance sans limite, mais éclairé (verset 15).

    b) En l’absence du maître (versets 16-18)

    Promptitude des 2 premiers serviteurs, qui se risquent dans des opérations leur permettant de doubler le capital.
    Le troisième joue la prudence ; dans le droit juif d’alors, enterrer un dépôt valait comme un maximum de sécurité qui dégageait le dépositaire de ses responsabilités.

    c) L’heure des comptes (versets 19-30)

    Le premier serviteur a agi en partenaire de son maître plus qu’en esclave. Il va même « entrer dans la joie de son Seigneur ». Au sens profond, comprenons une pleine participation au Royaume de Dieu.

    En ce qui concerne le deuxième serviteur, il est allé au bout de ses capacités, les sommes confiées étant différentes.

    PNGL’orage éclate avec la comparution du troisième serviteur (versets 24-30), « J’ai eu peur » dit-il. Il a le tort de commencer par déclarer qu’il savait la dureté et la rapacité de son maître. A la différence des 2 autres, ce serviteur n’a pas fait sien le souci du bien du maître. Ce dernier répond en finesse (versets 26-27) : « Avec la banque et les intérêts tu aurais pu satisfaire mon avidité tout en évitant les responsabilités qui t’effraient tant » - « paresseux, timoré » (verset 26), « bon à rien » (verset 30), cet homme est dépouillé de son dépôt, et, selon les symboles du verset 30, livré à la condamnation éternelle. Il n’a pas agi de manière cohérente.

    Le Seigneur n’a rien d’un maître dur : il confie aux siens toutes les richesses du Royaume. Mais comment certains peuvent-ils oublier qu’à cette confiance correspond l’exigence d’une attitude responsable digne des dons reçus ?

    Le verset 29 est la conclusion appropriée : devant Dieu comparaîtront 2 types d’hommes :
    _ « Celui qui a », porteur du capital de sa fidélité active, et « Celui qui n’a rien », qui n’a rien produit et se trouvera dépouillé même des mérites dont il pensait pouvoir se prévaloir. Le serviteur rejeté n’a rien fait de mal ; mais, pire, il n’a rien fait.

    Voilà pourquoi l’évangéliste puise dans le langage des affaires : la vie chrétienne ne se satisfait pas de piété et de bons sentiments : elle est un « agir » dont la grande fresque du jugement dernier va livrer le contenu.

    Père Jean-Marie Loiseau

    Les soirées d’Evangile 2018-2019 avec le père Jean-Marie LOISEAU