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  • L’étoile n’a pas menti.
    Finie la longue route d’Orient, finie l’enquête chez les notables de Jérusalem, les voilà enfin devant le Roi des Juifs qui vient de naître. Les mages ouvrent leurs coffres : or à profusion, coupes pour l’encens, immense aiguière pour le parfum.

    La piété populaire en a fait trois rois, porteurs de toute notre humanité aux races et âges divers : Balthazar, jeunesse de l’Afrique, au riche turban, Gaspard, qui embrasse discrètement un pied du bébé ; Melchior, l’européen à barbe blanche, dont le vêtement somptueux semble prolonger le prosternement.

    Au temps de Versailles, imagine-t-on un roi sans sa cour ? Gardes et pages occupent avec leurs maîtres tout l’espace des étrangers. Grand théâtre de gestes sur fond de silence et d’émerveillement.

    Trois marches de pierre élèvent un autel plutôt qu’un trône : le petit roi est offert à l’adoration, bien installé sur les genoux de sa mère. Image de faiblesse et de paix qui contraste sur fond bleu roi avec la richesse et l’agitation qui l’entoure. La main maternelle se détache en un large geste d’accueil. Derrière Marie se devine Joseph, homme de l’ombre.

    Le fond du tableau ouvre une perspective sur le temps à venir : une pyramide évoque l’Egypte et la mort ; des gardes armés sont là, prêts au massacre d’innocents, bien dans les mœurs d’Hérode, dit le Grand.

    Père Jacques Lefèbvre

    Scène de l’Adoration des Mages du tableau de Bon de Boullongne, peintre de Louis XIV (1680).
    Situé derrière la chaire de l’église Notre-Dame, ce tableau vient de la chapelle de l’ancien collège de l’Oratoire de Niort, classé aux monuments historiques dès 1908.