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  • Homélie de la messe de Rentrée Paroissiale du 18 septembre 2022

    Paroisse St-Pierre et St-Paul de Niort Homélie du 18 septembre 2022 25ème dimanche du Temps ordinaire, année C Messe de rentrée paroissiale à l’ICSSA

    Chers frères et sœurs,

    Nous voici donc réunis, en ce début d’année pastorale. Et peut-être avez-vous noté ce paradoxe suivant lequel pour vivre cette « rentrée », nous sommes sortis : sortis de l’église, sortis de nos communautés locales.

    Le pape François ne cesse de nous appeler à sortir de nos églises.
    C’est d’ailleurs ce à quoi nous invite chaque messe : chaque eucharistie à laquelle nous participons nous a demandé de sortir, déjà de chez nous, pour retrouver d’autres chrétiens (avec toute la diversité que cela implique). Et, dans cette diversité, naît la communion ; enseignés par la même Parole, nourris du même pain, le moment de la communion à la messe réalise et signifie cette communion avec Dieu, cette communion entre nous vers laquelle nous tendons.
    Mais cette communion, cette communauté qui se construit, risque aussi de se replier sur elle-même, et, à la messe, la communion est à peine célébrée, qu’il faut nous disperser.

    Aujourd’hui, nous faisons un pas de plus dans cette direction : nos communautés locales, se rassemblant, doivent sortir de leur confort pour s’ouvrir à une diversité plus grande. Et, à la communion liturgique, succèdera un temps de convivialité pour construire un peu plus cette communion. Mais, à nouveau, il faudra nous disperser.
    Nous sommes le sel de la terre nous dit le Seigneur ; Mais nous ne le sommes pas pour rester ensemble, confortablement, dans une même salière, pour que le sel ne soit pas dénaturé. Nous sommes le sel de la terre pour être, partout dans le monde, ceux qui donnent de la saveur au monde.

    Apporter au monde la saveur de l’Évangile ? Et si nous commencions par notre petit monde personnel ?

    Les textes bibliques de ce jour nous ouvrent aux questions du travail, de l’argent, de la vie politique. Ils nous invitent à être digne de confiance dans ce qui fait notre vie et notre travail, ils nous appellent à assumer cet engagement politique fondamental qui consiste à prier pour ceux qui nous gouvernent.
    Mais bien souvent nous cantonnons notre vie chrétienne à quelques moments, dans notre journée, dans notre semaine. Pour cette raison, nous risquons toujours d’être comme le peuple d’Israël à qui le prophète Amos prête ces paroles dans la première lecture :

    « Quand donc la fête de la nouvelle lune sera-t-elle passée,
    pour que nous puissions vendre notre blé ?
    Quand donc le sabbat sera-t-il fini,
    pour que nous puissions écouler notre froment ? »

    Quand donc le brave père aura-t-il fini de parler... que nous passions à la suite de la messe ?
    Quand donc la messe sera-t-elle finie … que nous puissions manger ?
    Notre vie de chrétien peut-elle se résumer à des rites à accomplir, qui ne seraient que des parenthèses au milieu de notre « vraie » vie (travail, loisir…).

    Le Seigneur nous appelle à sortir. Il nous appelle à vivre notre foi au-delà du cadre parfois bien étriqué de nos églises et de nos coins prière. Aussi nécessaires soient-ils, ces lieux sont à envisager comme des lieux de ressourcement à partir desquels nous sommes envoyés.

    Être chrétien, être pratiquant, ce n’est pas pratiquer des rites, ce n’est pas aller à la messe plus ou moins régulièrement, mais c’est mettre en pratique la Parole.

    En ce jour où nous sortons de notre cadre habituel, que le Seigneur nous aide à faire rayonner notre foi au-delà du cadre habituel dans lequel nous la vivons.

    Seigneur fait grandir en nous la foi, pour que nous vivions de l’Évangile dans toute notre vie.

    Seigneur fait grandir en nous la foi, pour que nous portions l’Évangile au monde par toute notre vie.
    Amen.
    p. Pierre-Marie LUCAS