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  • Dimanche 18 décembre 2022 : Revivez l’Envoi en mission de 2 nouveaux aumôniers pour l’équipe d’aumônerie de la maison d’arrêt de Niort.

    Dimanche 18 décembre 2022 : Envoi en mission de 2 nouveaux aumôniers pour l’équipe d’aumônerie de la maison d’arrêt de Niort.


    Dimanche 18 décembre 2022 – Eglise Saint André
    Envoi en mission de 2 nouveaux aumôniers pour l’équipe d’aumônerie de la maison d’arrêt de Niort.

    En ce 4ème dimanche de l’Avent, lors de la messe dominicale, la joie était grande pour l’envoi en mission de deux nouveaux aumôniers pour l’équipe d’aumônerie de la maison d’arrêt de Niort.

    Thierry Grellier et Dominique Neau, nommés par Monseigneur Wintzer, reçurent des mains du Père Julien Dupont leur lettre de mission. Lettre de mission qui les envoie auprès des personnes détenues dans un souci d’écoute et de soutien. Ils partagèrent à l’ensemble de l’assemblée présente, leur cheminement vers cet engagement au service des laissés pour compte. Service d’accompagnement et d’attention à ceux qui souffrent de la détention.

    Pour vivre cette eucharistie, nous étions guidés par les textes et chants rédigés par les frères et sœurs du Centre de Détention de Poitiers-Vivonne. Bruno Genêt (ancien aumônier de prison) nous accompagnant à la guitare ainsi qu’Amboise Aymard au violon et Catherine Joyeau à l’orgue.

    Nous avons pu également remercier Marie-José Billeau qui cesse sa mission après dix années passées au service de l’aumônerie de prison. Qu’elle soit remerciée pour ce service et souhaitons-lui bon vent dans ces nouveaux engagements. Le verre de l’amitié est venu conclure cette célébration.

    Rendons grâce pour ces joies partagées et prolongeons notre prière pour l’ensemble des aumôniers de notre lieu et pour tous ceux qui œuvrent au sein des prisons de notre pays.

    Pour l’équipe d’aumônerie, Roger Pacreau –
    Diacre Paroisse Saint Pierre et Saint Paul

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    Homélie de Roger Pacreau du 18 décembre 2022

    Homélie 4ème dimanche de l’Avent - Eglise St André
    Messe préparée et animée par l’équipe d’aumônerie de prison de Niort
    Nous avons médité, tout au long de ces 4 dimanches de l’Avent, d’abord sur la vigilance : rester éveillés, nous tenir prêts à accueillir celui qui vient.
    Lors du deuxième dimanche de l’avent, nous avons médité sur la patience : prendre le temps de préparer notre cœur à la venue de Jésus parmi nous ; puis, dimanche dernier, sur la joie que nous procure cette venue. La liturgie nous propose aujourd’hui de nous arrêter sur le mot alliance. En ce temps de préparation à Noël, nous nous rappelons que Dieu fait alliance avec nous, et avec toute l’humanité.« Il ne nous abandonnera jamais, quelles que soient les difficultés que nous traverserons », avons-nous dit au tout début de cette célébration. Quatre thèmes de méditation qui nous rejoignent forcément dans notre mission d’aumôniers de prison. Oui, rester éveillé devant la souffrance rencontrée. Nous nous devons d’être toujours prêts à accueillir le frère détenu qui nous appelle. La patience : pas toujours facile d’avoir une écoute attentive devant tant de détresse ou de cris de désespoir. La joie : malgré tout, dans cet environnement qui peut paraître parfois très hostile, des moments de joie se vivent même en ces lieux que sont les prisons. La joie du père qui retrouve sa famille, son enfant. Joie de l’annonce de la libération. Joie de participer à la messe et rencontrer des personnes qui ne les jugent pas. Je pourrais poursuivre encore longuement.
    Oui, même en ces lieux, Dieu fait alliance avec nous, avec eux. Incroyable ! Nous, chrétiens, nous ne croyons pas en un de ces dieux païens, tyranniques, capricieux, qui ont placé l’homme au service de leurs bons plaisirs.
    Non, nous croyons en un Dieu qui vient faire alliance avec toute l’humanité et particulièrement avec les plus petits, les rejetés, les laissés pour compte ! C’est tout de même extraordinaire ! Et il vient, non pas dans un éclair de feu, comme un souverain tout puissant qui s’imposerait à nous. Il vient dans la fragilité d’un tout
    petit, d’un bébé, pour partager notre condition d’homme, du début à la fin d’une vraie vie d’homme. Oui, c’est en ce Dieu la que nous croyons. Alors préparons notre cœur et sachons l’accueillir avec humilité comme nous savons accueillir tous celles et ceux qu’Il met sur notre route. AMEN

    Roger Pacreau - Diacre
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    Témoignage de Thierry Grellier – Aumônier M A Niort

    Mon aventure d’aumônier de prison
    Un jour, oui je sais la plupart des histoires commencent par cette accroche. Un jour donc, lors de l’une de nos réunions de préparation à la liturgie du dimanche, une amie, membre de l’aumônerie catholique de la Maison d’Arrêt de Niort nous fait part du souci de l’équipe d’aumônerie de se renforcer en recherchant de nouveaux
    membres.
    Elle nous a raconté ses visites à la Maison d’Arrêt le samedi en accompagnateur occasionnelle de l’aumônier. Ces rencontres du samedi permettent aux personnes détenues de réfléchir sur les textes du lendemain, dimanche, et d’échanger avec les membres présents de l’équipe sur leurs conditions de vie carcérale et autres soucis quotidiens sans oublier le partage d’évangile et la prière.
    Je me suis alors, avec le concours de mon épouse, interrogé sur la possibilité qui s’offrait ainsi à moi de contribuer, à ma modeste mesure, à ces rencontres. Pourquoi aller visiter nos frères détenus ? Ceux-ci ne peuvent frapper à aucune des portes des associations oeuvrant en direction des plus démunis car dans
    l’impossibilité d’aller vers les autres. C’est donc à nous d’aller vers eux. L’idée cheminait en moi. Peu de temps après, j’ai eu l’occasion d’en discuter avec Roger, responsable de l’aumônerie et que je connaissais de longue date.
    Roger m’a présenté le fonctionnement de l’équipe et invité à la rejoindre. L’Esprit Saint avait apparemment déjà commencé son œuvre et je décidai de rejoindre l’équipe. Après obtention de l’autorisation pénitentiaire je fus accepté aux séances du samedi matin à un rythme d’environ une séance par mois. Nos visites
    d’aumônerie ont été alors suspendues en raison de l’arrivée partout du fameux virus et de la pandémie qui l’accompagnait. À la reprise des activités de l’aumônerie, j’ai repris le chemin de la prison.
    C’est alors que Roger me fit la proposition de devenir non plus accompagnateur occasionnel mais aumônier. C’était tout autre chose, l’aumônier assurant une permanence hebdomadaire à la Maison d’Arrêt lors d’entretiens individuels dans les cellules ou au « bureau » dédié à l’aumônerie dans son acception générale.
    J’ai demandé un délai de réflexion et la possibilité de participer aux visites individuelles en qualité d’observateur accompagnant l’aumônier pour me rendre compte de plus près à quoi cela m’engageait et si je serai en mesure d’apporter quelque chose aux personnes en détention. Comme beaucoup en pareil cas je me suis demandé si je serais capable de remplir une telle mission.
    L’Esprit saint m’apporta un début de mission avec un passage de Saint Paul « Le Seigneur ne choisit pas les gens pour leurs compétences mais rend compétents ceux qu’il a choisi » ainsi qu’une parole du Christ lui-même lorsque les foules lui reprochaient d’aller chez les pécheurs plutôt que chez les sages : « Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes à la pénitence, mais les pécheurs » (Luc 5,31-32)
    En parallèle, je suivais la Formation Aux Responsabilités d’Église au diocèse pour me donner des bases d’information spirituelle me soutenant dans la mission.
    Les visites et les entretiens individuels qu’elles impliquent m’ont d’emblée permis, grâce à la présence bienveillante de Roger et de Pierre, de trouver « ma » place dans cette approche des détenus. En rentrant dans leurs cellules ou en les recevant dans notre local, nous entrons dans leur intimité, nous venons littéralement chez eux et nous participons à notre manière à leur quotidien.
    À la réflexion, j’ai eu l’impression que je pouvais leur apporter plus dans cette approche qu’au cours des rencontres du samedi. Les deux sont nécessaires et complémentaires mais il en va de la disponibilité et de la sensibilité personnelle de chacun de participer à l’une ou l’autre de ces approches.
    Au bout de deux mois, j’ai donné mon accord à Roger pour lancer la procédure pour devenir aumônier de prison.
    En attendant, je continuais à participer en observateur. Le fait de venir avec assiduité à la Maison d’Arrêt permet d’être reconnu en notre qualité de représentant du culte catholique par les détenus d’une part et des
    personnels pénitentiaires d’autre part. Ce qui a une grande importance.
    Les deux missions du samedi et de la semaine sont très complémentaires ; c’est ainsi qu’à l’issue d’une messe dominicale, mon ami Charles me fit part de sa perception d’un besoin d’entretien individuel d’un détenu qu’il avait rencontré à la rencontre du samedi. Le relais ainsi passé j’ai pu rencontrer ce détenu le vendredi suivant. Ce dernier a véritablement senti qu’il était accompagné dans son épreuve par une équipe. Chaque fonction est essentielle et a la même importance, l’essentiel est d’apporter à nos frères le visage du Christ comme soutien dans leurs souffrances ou leurs épreuves.
    Depuis le 3 octobre, je suis devenu aumônier titulaire et je peux rencontrer les personnes en détention seul à seul dans l’intimité de leur cellule et de leur cœur.
    Pour conclure, je ferai miennes les paroles du Christ (MT 25,36) « J’étais en prison et vous êtes venus me voir » 40 « Toutes les fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »

    Thierry Grellier – Aumônier M A Niort
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    Témoignage de Dominique Neau – Aumônier M A Niort

    Merci mon Dieu

    Je remercie l’Eglise, Mgr WINTZER de m’envoyer en mission comme aumônier de prison.
    Merci pour votre soutien aujourd’hui, pour vos pensées, vos prières, votre bienveillance pour les jours et mois à venir.
    La prison, je m’y suis intéressé par mon oncle prêtre, maintenant décédé et aumônier de la prison de Périgueux, par mon engagement des années à Amnesty International, par mon travail pendant 20 ans comme animateur au Secours Catholique de Grenoble puis Nantes.
    J’ai pris contact avec Roger au moment du 1er confinement COVID pour correspondre avec les détenus particulièrement désœuvrés alors ; et me voilà après quelques étapes aujourd’hui ici. Quand je fréquente les détenus, je pense aux victimes de leurs méfaits, directs et indirects, à leurs parents, à leurs familles.
    On n’aime à penser qu’il y a un monde entre la détention et nous, que nous sommes préservés de la possibilité de nous retrouver à leur place. Certains détenus sont là après des parcours répétitifs et un certain zèle dans les actes délictueux ; d’autres pour des actes commis dans un engrenage et un laps de temps très
    court et sous l’emprise de passion que nous pouvons connaître ; leurs vies, nos vies ne se résument jamais à ces actes criminels, délictueux, méchants, mauvais, maladroits.
    Je ne me sens pas très doué dans l’expression de ma foi, qui me semble simple :
    Dans la foi, je veux grandir en humanité, en solidarité, en fraternité, avec l’aide de Dieu et de mes frères et sœurs, en humilité aussi car je ne pourrais pas grand-chose seul. Dans la foi, je suis et veux être un homme de paix, pour moi, mes proches, mes frères et sœurs chrétiens, pour l’Église et le monde. Dans ma foi, je mesure la chance comme chrétien d’avoir un Dieu père, aimant, tourné vers chacun de nous, d’avoir l’Espérance comme boussole et horizon.
    Ce sont ces messages principaux de foi que je veux partager avec les détenus que je vais fréquenter.
    Merci mon Dieu pour ton appel, merci de m’aider à regarder tout homme avec ta bonté, de m’aider à trouver les mots qui toucheront les cœurs.

    Dominique Neau – Aumônier M A Niort
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