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  • Dimanche 12 janvier 2014. Baptême du Christ.

    Matthieu 3, 13 à 17.

    Vitrail de l’église Saint-Etienne. Niort. Par G.P. Dagrant. Bordeaux. 1900.

    Beaucoup de baptistères d’églises du 19ème siècle ont un vitrail du même type que celui ici représenté. N’y cherchons pas d’originalité, mais une fidélité aux textes au travers d’un art bien convenu, selon la technique du tableau peint sur verre. Ni foule, ni anges serviteurs comme dans les icônes. Détaillons pourtant :

    Le décor est réduit au minimum : bord rocheux du Jourdain à l’eau peu profonde, avec, dans un lointain bleuté, un village de type oriental. Deux palmiers en plan rapproché accentuent la couleur locale.

    Jean le baptiste a bien une partie de son vêtement en poil de chameau (selon Matthieu 3, 4), mais la sorte de toge à l’antique qui l’enveloppe lui enlève tout caractère trop échevelé. Il tient à peine la tige de roseau (bambou, hampe d’une croix ?) de sa main gauche, tandis que sa droite verse d’une coquille un peu d’eau sur la tête du Christ, à la manière des baptêmes par ablution actuels.

    Jésus, à moitié vêtu d’un drap blanc, pose un genou dans l’eau, dans une attitude d’humble soumission. Matthieu est le seul évangéliste à nous rapporter le dialogue des versets 14 et 15 entre Jean qui voudrait inverser les rôles et Jésus pour qui il convient d’accomplir ainsi ce qui est juste, essai de gommer le caractère embarrassant aux yeux de l’Eglise primitive d’un Seigneur mis au rang des pécheurs

    C’est alors que les cieux s’ouvrent pour laisser descendre l’Esprit de Dieu comme une colombe, et entendre la voix du Père : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé », écho évident du baptême trinitaire des premiers chrétiens.

    « Aujourd’hui, sur les eaux du Jourdain,

    tu veux inaugurer le baptême nouveau ».

    Jacques Lefebvre