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  • Un opuscule de notre évêque à lire pour penser… et, surtout, s’engager !

    Un opuscule de notre évêque à lire
    pour penser… et, surtout, s’engager !

    Notre évêque vient de publier un opuscule intitulé « Abus sexuels dans l’Église catholique : des scandales aux réformes » (Ed. GALLIMARD). L’objectif, selon l’auteur, c’est bien « d’ouvrir un débat, plutôt y contribuer » (p. 59) afin de changer profondément des manières d’être et de faire.

    Préalablement, Mgr Pascal WINTZER décrit ce qui a conduit à ces scandales : culture de « l’entre-soi » (p. 10) « manière de travestir le Dieu biblique » (p. 15) et plus simplement le fait que « trop de discours ont été si peu suivis d’actes » (p. 20). Aussi, une véritable critique est adressée à tous sur le fait de faire porter aux seuls évêques « la responsabilité sur tout » (p. 22). « L’évêque étant responsable « de tout », spécialement de ce qui bloque, doit sans cesse arbitrer et consacrer du temps à des tâches qui relèveraient davantage de personnes qui auraient plus de compétence qu’eux en ces domaines » (p. 38-39). En un sens, il repositionne le débat actuel pour une réception renouvelée du deuxième concile de Vatican sur le rôle de l’épiscopat.

    Ensuite, l’évêque se risque à quelques propositions concrètes. On y lit, par exemple, l’importance d’une « vraie codécision dans les choix faits par l’Église catholique » (p.27) étant donné que « la solitude dans l’exercice d’une responsabilité est à bannir absolument » (p. 31). Autres idées : « développer des contre-pouvoirs, (…) des marques de reconnaissance mais aussi des alertes, par des organismes, des personnes, en interne comme en externe » (p. 56). Mgr Pascal WINTZER propose aussi – sans trop s’y attarder cependant – de faire évoluer des pratiques actuelles : « fin de la nécessité du célibat, évolution du lien entre ordre et juridiction, appel à des responsabilités de premier ordre confiées à des fidèles laïcs » (p. 7). Sur ce dernier sujet, il insiste sur le fait que ce n’est pas « par mode de suppléance mais de plein droit, non par délégation mais au vu d’aptitudes (…) non dans la subordination mais dans une pleine et complète responsabilité » que des baptisés doivent recevoir des ministères (p. 40).

    De manière plus inattendue l’actuel archevêque de Poitiers insiste sur le fait que les prêtres et les évêques soient salariés d’une association diocésaine dont l’évêque ne serait pas le responsable. « Rien ne serait enlevé aux trois dimensions constitutives de sa mission, mais cela s’exprimerait de manière ô combien plus juste : prêcher, prier, aimer. » (p.25) Cette idée novatrice mérite d’être maintenant approfondie, par des acteurs et des ministres de l’Église en responsabilité, par des choix pragmatiques, notamment en mettant en place « des procédures d’évaluation des pratiques et des comportements des personnes qui exercent une responsabilité dans l’Église Catholique » (p. 52)

    « Changer l’Église ? Plutôt changer ses modes d’organisation et de gouvernance, interroger ses lieux de décision – écrit Mgr Pascal WINTZER avant d’insister – Qu’avons-nous à perdre si ce n’est du pouvoir ! Qu’aurions-nous à gagner ? Un meilleur service des frères et de Dieu » (p. 29). Gageons que ce même désir du service anime celles et ceux qui continuent de s’engager en Église dans le monde de ce temps.

    Julien DUPONT, curé de Niort
    Le 9 mars 2023

    à télécharger

    Ci-dessous les liens vers 2 interviews de Mgr Wintzer dans le cadre de la publication de son livre "Abus sexuels dans l’Église catholique - Des scandales aux réformes", collection Tracts|Gallimard

    - France Inter - 13/14 du 13 mars
    Début de l’interview à la 30è min

    - France 3 Nouvelle Aquitaine