• Logo
  • Soirée du jeudi 14 octobre 2021 à St-Etienne avec Mgr Pascal Wintzer

    Soirée du jeudi 14 octobre 2021 à St-Etienne

    « Après la remise du rapport de la CIASE, dialoguer et comprendre avant de s’engager »

    Tel était le titre de cette soirée avec Mgr Pascal Wintzer.
    Cette rencontre, à laquelle étaient invités les membres des Equipes Locales d’Animation des Communautés Locales, des Conseils Paroissiaux, des groupes qui préparent et animent les sacrements, des aumôneries d’hôpitaux et de prison, Reflets d’Eglise et le secrétariat paroissial, était animée par le père Julien Dupont.

    -  Déroulement de la soirée

    - Accueil et présentation du rapport de la CIASE par le père Julien Dupont_

    - Témoignage d’Eric Boone, victime, pour notre assemblée paroissiale.

    - Prise de parole de Mgr Pascal Wintzer pour répondre aux questions des paroissiens et présenter quelques éléments caractéristiques de la CIASE.

    - Temps de réflexion par petits groupes
    "Comme acteurs et ministres de l’Église, que faire maintenant ? "

    - Retour des idées des groupes

    - Table ronde avec notre évêque, Sr Thérèse Jourdain, religieuse de la Communauté des Ursulines, Roger Pacreau, diacre et aumônier de la prison de Niort et Marie Hay, responsable du service des familles du diocèse de Poitiers.

    - Prière commune au pied de la Croix.

    Une soirée importante, attentive et recueillie.

    JPEGJPEGJPEGJPEG

    -  Quelques notes et impressions recueillies

    « le message de l’Evangile est bon »
    Les points qui m’ont paru importants, notés au cours de la soirée

    Mgr Wintzer
    . Prise de conscience à partir de 1990.
    . 10,7 % de + de 18 ans ont subi des violences.
    . Après la famille, premier lieu de violences sexuelles, dans l’Eglise catholique, il y a 216 000 à 330 000 victimes (scouts – pèlerinages…)
    . Il y a 3000 prêtres criminels. Ce sont des personnes perverses dont l’autorité peut favoriser la pédocriminalité.
    Le rapport de la CIASE liste 45 recommandations :
    . Reconnaissance de la responsabilité de l’Eglise,
    . réparation et indemnisation,
    . création d’une commission pour réparer (art. 1242 du Code Civil)
    . on est citoyen de la France, on est catholique
    . l’indemnisation est un dû et pas une aumône,
    . secret de la confession comme un secret professionnel (point difficile)
    . Réforme de la gouvernance de l’Eglise
    . manque de courage,
    . protection de l’Institution
    . pouvoir collégial avec les laïcs,
    . formation des prêtres : prêtre : personnage sacré, personnage immature, la pédophilie est une perversion.
    . savoir qualifier les choses : le viol, les attouchements, c’est un crime
    . signaler au Parquet et demander une enquête rapide
    Table ronde
    avec l’Evêque, Sr Thérèse Jourdain, Roger Pacreau, diacre et Marie Hay, Responsable du service des familles du diocèse.
    . Les laïcs doivent participer et ne pas laisser les Évêques et les prêtres seuls. On est là avec les autres services pour travailler. Il va falloir recréer les liens avec les familles.

    - Roger Pacreau – Aumônier de prison
    . « Comment continuer à vivre ma foi ? »
    . Le message de l’Evangile est bon.
    . Savoir écouter, accompagner,
    . être solidaires avec les prêtres et les évêques.
    . L’Église doit être servante,
    . À la prison, il a eu du mal à parler avec les détenus de la pédocriminalité car ils sont concernés par ce problème.

    - Sr Thérèse Jourdain, Communauté des Ursulines
    . est sidérée par le travail de la CIASE
    . éprouve une profonde douleur depuis 3 ans en lisant du courrier d’enfants abusés
    . appelle à la miséricorde offerte devant Dieu dans prière tous les matins.

    - Père WINTZER
    . rappelle son choix d’être prêtre et célibataire
    . démission des évêques ? Le courage, c’est de vivre ses engagements, le courage est de rester et d’agir.
    . Mise en place d’un don d’indemnisation (les évêques ont commencé)
    . développer la mixité dans l’Eglise, dans les responsabilités ; service de l’autel assuré par les garçons et les filles.
    . Coordination paroissiale par laïc
    . Prédication liturgique par les femmes
    . Ministère de coordination diocésaine (vicaire générale)
    . « c’est pas parce que certains refusent qu’il ne faut rien faire », il faut agir, ne pas laisser les Évêques seuls devant ces problèmes.
    . Il faut regagner la confiance des fidèles et des familles par nos comportements. Il faut retrouver le respect de la société.
    . Si rien n’est fait dans 2 ans, ce sera grave.
    . Il faut travailler ensemble pour trouver une solution,
    . Il faut soutenir la formation des séminaristes,
    . La formation est importante pour les enfants, les adultes

    - Père Julien
    . Il ne faut jamais rester seul(e) avec les enfants.
    . Il faut écouter, dialoguer.

    - Et voilà mon "ressenti" à la relecture de mes notes :
    Je me rends compte que Mgr Wintzer a bien saisi la gravité de la situation. Il a qualifié de « pervers » les prêtres pédophiles et a employé des mots très forts par exemple : le viol, les attouchements, c’est un crime.
    À cette soirée, il a donné des pistes de changements pour l’Église. C’est encourageant.
    J’ai bien apprécié l’interrogation de Roger Pacreau : comment continuer à vivre ma foi ? et à suivre : « le message de l’Evangile est bon ».
    Je le pense également.
    Marie-Claire


    « … l’Église reste ouverte à toute discussion … »

    Depuis 1950, 3000 prêtres, soit 2,5 % des prêtres sont auteurs d’actes qu’il faut qualifier de « crimes », ce qu’ils représentent.

    Il y a 45 recommandations dont :
    • Nécessité d’une reconnaissance de l’institution : c’est un dû mais pas un don
    • Droit des victimes
    • Secret de la confession : quid ?
    • Réforme de la gouvernance de l’église : manque de courage, protection de l’institution
    • Formation des prêtres
    • Qualifier les actes pour ce qu’ils sont (crimes)

    -  Développer la mixité dans les responsabilités et le service de l’autel.
    -  Ministère de coordination diocésaine (vicaire générale sera une femme).

    Quant à mon ressenti, c’est assez difficile. J’ai trouvé que c’était bien d’être invitée juste après la diffusion de ce rapport et que l’Église reste ouverte à toute discussion concernant cette situation. Mais nous, à notre niveau que peut-on faire ? C’est compliqué car le problème est à l’intérieur de l’Église. C’est la relation entre prêtres et enfants qui est en cause et non pas une relation avec notre foi. Nous n’avons pas les « clés » pour apporter une solution à ce rapport.
    Nathalie


    « Mais comment faire concrètement ? »

    Abasourdie en quittant St-Etienne hier soir, après avoir pourtant écouté attentivement chaque intervenant et lu les demandes des « petits papiers », j’ai eu l’impression d’avoir reçu en vrac une masse d’infos que je synthétise en une phrase : « on veut et on va changer beaucoup de choses pour que … »
    Je crois me souvenir que ces « petits papiers » (j’ai été incapable de noter quoi que ce soit devant l’ampleur de la tâche et ce en 20 petites minutes) expriment surtout des notions très générales de mise en place « d’écoute, de formation, d’information, de la place des femmes, de confiance … ».
    Beaucoup de questions ont aussi été abordées, telles que le secret de la confession, la justice, les souffrances inimaginables des victimes, leurs indemnisations, l’annonce de la nomination d’une femme « vicaire diocésaine à Poitiers, la démission des évêques, le délai de 2 années pour mise en place des « recommandations » (combien et lesquelles parmi les 45 préconisées ?), la formation des clercs etc …
    Mais concrètement après cette prise de conscience douloureuse (« Quelle honte ! Mais comment avons-nous pu te clouer sur le bois ? » nous dit le père Armel de Sagazan), comment faire ? et ce à tous les niveaux, tout en essayant de trouver des éléments de réponse avec ceux qui font mieux face aux mêmes problèmes (exemple l’organisation de la prévention par les laïcs, puisque les chiffres sont sans appel !)
    En bon petit soldat … un peu sceptique tout de même, je souhaiterais pour y voir plus clair « un ordre du jour » de ce travail de titan qui demande beaucoup de réflexion (alors que le temps presse), de l’organisation ET du personnel pas seulement bénévole mais aussi compétent dans beaucoup de domaines.
    J’admire la confiance et la foi « à soulever les montagnes » de ceux qui se battent et si je peux encore donner un simple petit coup de main …
    Bernadette