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  • La porte étroite. Seigneur, qui peut être sauvé ? (21ème dimanche ordinaire Année C)

    Seigneur, qui peut être sauvé ?

    Yéshoua, traversant villes et villages, faisait route vers Jérusalem. Un des disciples qui cheminait avec lui, lui demanda : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » (Luc 13, 23)

    L’homme qui a posé cette question était sans doute inquiet pour son avenir ; peut-être était-il tout simplement intéressé par les statistiques.

    Quant aux témoins de Jéhovah, ils croient connaître le nombre de ceux qui seront sauvés : 144 000. Ce nombre que l’on trouve dans le livre de l’Apocalypse n’a qu’une valeur symbolique et est expliqué dans la suite du texte : « Une foule immense que nul ne peut dénombrer » (Apocalypse 7, 4-9)
    Si le chiffre de 144 000 était le nombre exact de gens sauvés, il serait urgent d’afficher « Complet » à la porte de nos églises.

    Dieu veut que chacun de nous puisse être sauvé. La condition du salut est que nous nous efforcions de nous mettre à l’écoute du Christ.

    Le salut est entre nos mains. Dieu nous a donné la liberté pour que nous puissions choisir sa voie. « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père sans passer par moi. » (Jean 14,6)

    En somme c’est à nous de prendre les dispositions pratiques pour réaliser notre salut.

    Christ Yéshoua déclare : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. » (Luc 13, 24a)

    Ce n’est pas l’appartenance à une communauté, à une paroisse, ni la pratique d’un rite religieux qui suffiront pour réaliser notre salut ; même si la pratique religieuse a son importance pour cheminer dans la construction du Royaume de Dieu.

    Ce sont les engagements au service de nos frères, à la suite du Christ, qui nous ouvrent au salut : « Allez donc apprendre ce que signifie : c’est la miséricorde que je veux, non le sacrifice. » (Matthieu 9, 13)

    « Je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer mais ne le pourront pas » (Luc 8, 24b)

    Pour entrer dans la maison du Père, l’important est de retrouver la foi en la personne du Fils. Les chrétiens ont tout à gagner, pour les temps que nous vivons, à revenir aux valeurs évangéliques trop souvent perdues de vue. Dans bien des communautés, Emmanuel Mounier l’avait, en son temps, déjà déploré : "La Parole de Dieu est morte".

    Certains diront : « Nous avons mangé et bu avec toi et c’est sur nos places que tu as enseigné ! » (Luc 13, 26). Ces gens connaissaient bien l’enseignement du Christ, mais ils ne se sont pas engagés à vivre les exigences du Christ.

    Le christianisme évangélique est toujours une exigence. « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. » (Luc 9, 23)

    Nous ne pourrons pas entrer par la « porte étroite » si nous portons trop de bagages, trop de lourdeurs, si nous faisons passer l’argent avant les personnes, si l’égoïsme et la prétention prennent trop de place dans nos vies.

    « Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin du Royaume de Dieu. » (Luc 13, 29)

    Ainsi Yéshoua veut nous faire comprendre que tous les peuples du monde sont invités à entrer au Royaume du Père. Mais ceux qui se mettent en route devront emprunter la porte étroite de l’amour et du service de leurs frères les hommes.

    Ne viens pas seul au festin du Royaume,

    sur tes chemins crie la Bonne Nouvelle.

    Père Joseph GUILBAUD

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