• Logo
  • Partage de Mai.

    Je vous salue, Marie, pleine de grâce ;
    Le Seigneur est avec vous.
    Vous êtes bénie entre toutes les femmes
    Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
    Sainte Marie, Mère de Dieu,
    Priez pour nous, pauvres pécheurs,
    Maintenant et à l’heure de notre mort.

    J’aime le « Je vous salue, Marie... »

    Non pas le grec, qui commence avec l’adresse à Marie, dans l’Evangile de Luc : « Réjouis-toi », l’équivalent de la salutation ordinaire des Grecs, lorsqu’ils se rencontraient : « Bonjour ! », toi qui a été « graciée » (toi qui a été entourée de l’immense amour de Dieu).
    Non plus celui des clercs et des moines, en latin. « Ave Maria, gratia plena Dominus tecum ». « Bon­jour, Marie ». Ave, c’est le mot que les Romains uti­lisaient pour se saluer. Rien de plus banal, donc. C’est trop familier !

    J’aime le « Je vous salue Marie » en français.

    C’était la prière quotidienne, de ma mère, de ma grand-mère, de mon arrière-grand-mère ; mais, aussi, moins souvent, de mes grands-pères, en résumé, de tous mes aïeux. Celle de gens de la cam­pagne, qui n’entendaient point le latin, mais dont la foi était sin­cère et profonde.

    Je vous salue, Marie, pleine de grâce. Le Seigneur est avec vous.

    Le je est celui d’un individu qui s’adresse à Marie, c’est chacun de nous, c’est moi.
    Le salut que j’adresse à Marie, n’est pas familier. Le vous qui la désigne est un vous de majesté et de res­pect. Devant Marie, on ôte son chapeau, on tire son bonnet et on s’incline par déférence. Ma­rie, c’est la dame, la Belle Dame, comme disaient les petits ber­gers de Lourdes. Marie, c’est Notre Dame.
    La grâce de Marie lui vient de la beauté, dont l’immense amour du Père l’a entourée, en lui deman­dant d’être la mère de son Fils. Ce qu’elle a accepté, humblement et avec joie. On ne représente ja­mais Marie comme quelqu’un de laid. Toutes les fresques et les statues dans la moindre des églises montre une Marie gracieuse. Elle est toute beauté, elle est toute vertu. Dieu est avec celle qui sera la mère de l’Emmanuel (Dieu est avec nous).

    Vous êtes bénie entre toutes les femmes.

    Dieu a voulu du bien à Marie, et aujourd’hui nous en disons du bien. Nous reconnaissons qu’elle a été choisie par le Père, qui lui a fait confiance. Et elle a dit : « Oui ! ».

    Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.

    La bénédiction sur Marie est liée à celle qui porte sur le Fils, qui est son fils. Voilà, dit en quelques mots, le mystère de l’Incarnation et, cela de la manière la plus concrète qui soit. La génération humaine passe en effet par le corps de la femme. Le Fils n’a pas fait semblant de devenir homme, il s’est fait homme réellement, enfant d’une femme.
    « Dieu s’est fait homme pour que l’homme se fasse Dieu ».
    Vous portâtes, digne Vierge, princesse,
    Iésus régnant qui n’a ni fin ni cesse.

    (François Villon, Ballade pour prier Notre Dame)

    Sainte Marie, Mère de Dieu

    Ainsi Marie est devenue mère de Dieu, tout en étant mère de l’homme Jésus. Révélation capitale dans l’histoire des hommes.

    Priez pour nous, pauvres pécheurs.

    Voilà l’objet de la prière. Elle n’est pas individuelle, elle nous concerne tous ensemble nous qui sommes pécheurs. Marie, elle, est sans péché, et à ce titre elle peut et doit intercéder pour nous, au­près de son Fils, qui ne peut rien refuser à sa mère, qu’il nous a aussi donné comme mère. Pour nous, nous avons bien conscience que nous avons des difficultés à lutter contre le mal qui est en nous. Notre nature est la faiblesse même. Nous sommes pauvres devant le mal. Marie n’a pas l’expérience du péché, mais elle est faite de la même pâte que nous, et elle peut nous comprendre et nous aider à lutter.

    Maintenant et à l’heure de notre mort.

    Nous avons besoin de Marie tout au long de notre vie, et c’est pourquoi cette prière est quotidienne. Nous avons besoin qu’elle soit là, près de nous, lorsque nous paraîtrons devant Dieu. La mort n’est pas escamotée dans cette prière, elle est une réalité importante de la vie. Nos ancêtres s’y pré­paraient. C’était cela la bonne et belle mort. Il était donc nécessaire que Marie soit présente et nous assiste dans ce passage.
    Et cela demeure vrai dans la prière d’aujourd’hui.

    Qu’il en soit ainsi !

    Théologie des humbles, mais belle théologie !

    Alain.