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    Mgr Lucien Metzinger
    de la bassesse humaine à la cordillère des Andes

    Ce religieux de Picpus, prend son premier poste comme professeur de philosophie au grand séminaire Poitiers en 1935. Il est tout juste diplômé de l’université grégorienne de Rome. La guerre l’éloigne de Poitiers le temps de la mobilisation (au 78° régiment d’infanterie), de l’internement (prisonnier et emmené au camp de Hémer en Wesphalie). Originaire de Forbach, il se retrouve à sa libération sujet du Reich. Il préfère revenir à Poitiers. A partir de juin 1942, il contribue à l’évasion de jeunes Lorrains incorporé dans l’armée allemande (Arbeitsdient ou Wehrmacht). En janvier 1943, après une rencontre avec le colonel Delahay, il participe au lancement de l’OMC (organisation militaire et civile) et met en place un réseau de renseignements dans trois départements français. Il a le grade de lieutenant (ses pseudonymes sont Alice, Path et Emma) avec de nombreux contacts avec l’Intelligence Service à Poitiers et à Nantes. Arrêté par la Gestapo le 15 octobre 1943, il reste deux mois d’isolement et d’interrogation à la Pierre Levée avant d’aller à Fresnes le 24 janvier. Le 10 février 1944, il arrive au camp de concentration de Natzweiler (Struhof) et circule : Neckarelz (pays de Bade), Wohlau, Diezdorf (Silésie), Kaisheim (Bavière) et finalement Dachau où séjournèrent 159 religieux français sur 2771 religieux européens 8). Libéré le 29 avril 1945 par les troupes du général Paton, il abandonne Dachau avec un groupe de déportés poitevin accompagné par le RP Fleury.

    De retour en France, il fonde une maison au Canada. Envoyé à Lima en 1954, il s’occupe d’un nouveau collège et fonde un diocèse près du lac Titicaca. Il deviendra évêque de Autenti et participera aux sessions de Vatican II. Son amour pour les paysans le pousse à créer le premier syndicat. Un institut d’éducation rurale qu’il avait lancé sera détruit par la violence terroriste. Cet homme d’unité dans un pays déchiré par l’injustice sociale meurt en 1992.

    Voici un passage de la revue des pères Jean XXIII. Son souci fut « d’ouvrir les fenêtres » de notre Église au monde d’aujourd’hui, au monde des pauvres et des laissés pour compte. C’est un homme qui a grandi avec les assemblées de Medellin et Puebla alors qu’il s’occupait des moyens de la communication à la conférence épiscopale des évêques Sud-Américains. La participation de Lucien au concile, son contact et son vécu avec le monde rural à Ayaririr ont marqué pour toujours sa vie de Pasteur. Sa vison de l’évangélisation qui s’est enrichie au contact des indiens queschua dans une prélature très vaste et bien difficile – elle s’étend des hauteurs de Anaeana à 5000 m d’altitude jusqu’à la forêt vierge de San Juan del Oro - l’a incité à former une école de catéchiste. »

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