• Logo
  • Message de la part des pères Auguste et Claude - Dimanche 24 mai 2020

    Combien de temps nous faudra-il encore ?

    Pour quoi faire ?
    Pour vivre enfin libérés de toutes contraintes décrétées pour raisons supérieures ? Cette question du Temps est apparemment en situation avec le Temps présent et les implications subtiles et nécessaires qui en découlent.

    En fait, ces paroles du titre se complètent ainsi : « Combien de temps nous faudra -t-il encore pour que ce monde vive d’amour » ? Ce chant a retenti dans le monde entier par son auteur : Raymond FAU. Il s’est fait l’ambassadeur de ce besoin de paix dans de nombreux pays visités.

    « Pour que ce monde vive d’amour ». C’est un souhait ? Une utopie ou une réalité qui a pris corps en particulier ces deux mois écoulés ?

    Il semblerait que nous avons appris l’importance du bien commun en développant de nouvelles relations de proximité voire de nouvelles manières de consommer. Dans l’épreuve de restrictions parfois intolérables, nous avons touché de plus prêt ce qui est le lot commun de nombreux contemporains.

    Aurions-nous progressé vers un heureux approfondissement du sens de la vie ? Une vie plus simple où les vraies valeurs s’imposent comme un appel à une transformation personnelle et bien au-delà.

    Beaucoup de personnes ont apprécié et su le dire combien le silence fut bénéfique pour mieux entendre le chant de la vie et tout spécialement le chant des oiseaux.

    Quand des bruits se taisent, peut-être nous est -il plus facile de percevoir la voix du Seigneur toujours présent au plus intime de notre personne. Si nos vies sont désencombrées de futilités, l’unique nécessaire advient comme un trésor inoubliable. Son visage, c’est celui d’un Père qui nous aime, de son Fils toujours présent à son Église, de l’Esprit-Saint sans qui rien de solide et de vrai ne saurait exister.

    Entre Ascension et Pentecôte, il nous est bon de revenir à Jérusalem. Là, dans la chambre haute, nous rencontrons l’Église naissante, assidue à la prière avec Marie Mère de Jésus. Dans la prière, les apôtres se préparent à accueillir l’Esprit-Saint, seule sa force est capable de transformer les timides en ardents disciples missionnaires.

    La prière de l’Église en ses commencements accomplit la prière de Jésus : « Père, je prie pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi. La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent ».

    A la suite des apôtres, nous avançons vers cette connaissance de notre Dieu, elle nous vient par l’accueil de sa Parole, en particulier lors des célébrations communautaires.

    Beaucoup aspirent et attendent le jour où nous verrons dressées la Table de la Parole et la Table de l’Eucharistie. Notre abstinence imposée accentue plus fort l’importance centrale de ce rendez-vous entre chrétiens. L’Eucharistie source et sommet de notre vie en Église. Ce trop long silence est vécu comme un manque vital, il nous convie à un approfondissement personnel et communautaire.

    En vérité, actuellement, qu’est ce qui nous manque ?

    Combien de temps nous faudra-t-il pour goûter enfin le bonheur de vivre l’Eucharistie comme si c’était la première fois ?