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  • En consultant une carte géographique évoquant la Palestine au 1er siècle de notre ère, on s’aperçoit que sur la « Via maris » qui reliait la cité de Damas à Césarée Maritime, se situait la ville de Kaphr Nahum (Capharnaüm). Dans cette agglomération bruyante un certain Lévi, fils d’Alphée, menait un train de vie plutôt aisé, et pour cause c’était un publicain, collecteur des impôts romains.
    Un beau matin, le prophète Yéshoua (Jésus), sortant de la cité portuaire pour aller enseigner la Parole sur la rive du Lac de Galilée, entra dans le bureau du percepteur Lévi et lui demanda de se mettre à sa suite.
    Lévi, à qui on donna ultérieurement le nom de Mattaï (Matthieu en français), répondit positivement à l’invite du prophète de Nazareth et devint l’un des douze apôtres du Christ Yéshoua.

    Matthieu est l’auteur d’un évangile écrit en grec ; des exégètes pensent qu’une première version de cet évangile aurait été écrite auparavant en araméen par Matthieu lui-même.

    Dans la rédaction de son œuvre, Matthieu a probablement utilisé des éléments de l’évangile précédemment écrit par un autre évangéliste : Markos (Marc). Matthieu se serait inspiré aussi d’une autre source (appelée Q – de l’allemand Quelle) un recueil de paroles du Christ qui daterait de l’année 50 environ. La date de composition de l’évangile de Matthieu se situe entre les années 70 et 80 (on peut penser que Matthieu avait une trentaine d’années quand il a été appelé par le Christ ; il avait donc environ 75 ans quand il a écrit son livre). Le lieu de rédaction de ce document est sans doute la Galilée ; certains ont pensé qu’il aurait été écrit à Antioche de Syrie, étant donné qu’il fut surnommé à une époque « l’Évangile d’Antioche ».

    L’évangile de Matthieu s’adressait avant tout aux juifs et aux représentants de la Synagogue pour leur démontrer, à l’aide des Écritures, que Yéshoua était bien le Fils de David, l’héritier de tous les rois d’Israël, le Messie attendu par le Peuple hébreu.
    Dans son ouvrage Matthieu s’attache à montrer qu’en la personne de Yeshoua s’accomplissent les prophéties des Livres Saints, annonçant la venue du Messie.
    Pour exemples :
    Le Messie né d’une vierge : Matthieu 1, 23 en référence à EsaÏe 7, 14
    La naissance du Christ à Bethléem : Matthieu 2, 6 en référence à Michée 5, 1
    Le séjour en Égypte de la Sainte Famille : Matthieu 2, 15 en référence à Osée 11, 1

    Manuscrit de la Mer Morte

    Les manuscrits découverts à Qûmran, sur les bords de la Mer Morte,
    qui ont été composés entre le 3ème siècle et le 1er siècle avant la venue du Christ
    contiennent certains écrits prophétiques, en particulier le livre d’Esaïe.

    L’évangile de Matthieu n’est pas une biographie du prophète de Galilée, il se présente comme un document destiné à conforter les croyants en la venue du Christ Yéshoua et à réfuter les incrédules. Ainsi l’évangéliste utilise plusieurs fois la formule : «  Tout cela arriva afin que s’accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète. »

    Dans sa généalogie, au chapitre 1 de son évangile, Matthieu entend démontrer aux juifs, là encore, que Christ Yéshoua est bien le descendant de David et de tous les rois de Juda. Le Messie promis, Yéshoua, sera crucifié comme étant le « Roi des juifs ».

    Qui est Jésus pour Matthieu ?

    En lisant l’évangile de Matthieu, qui est d’ailleurs fort bien structuré, on constate que certains passages se présentent comme des catéchèses réalisées devant sa communauté : cf Matthieu chapitre 5 « Les béatitudes » - Matthieu chapitre 25 « Le jugement dernier ». Aussi Matthieu peut être considéré comme le catéchiste de sa communauté galiléenne imprégnée de tradition biblique ; en conséquence il nous fait découvrir Christ Yéshoua sous un angle qui lui est propre :
    Yéshoua est « le Maître » qui enseigne avec autorité - (Matthieu 21, 23-24) - que le Royaume des Cieux est proche : « Allez, prêchez, et dites le Royaume des Cieux est proche. » (Matthieu 10, 7)
    Yéshoua est « le Seigneur » que l’on supplie dans la tempête et que l’on adore (Matthieu 8, 23-27). Il est le « Seigneur ressuscité » qui demeure auprès de son Peuple : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » (Matthieu 28, 20)
    Yéshoua est « le Fils de l’homme ». En se présentant comme le Fils de l’homme, Yéshoua s’affirme être le Messie. « C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Matthieu 20, 28)

    En forme de conclusion, nous pouvons remercier Matthieu de nous avoir fait découvrir, par son évangile, certains personnages fort attachants :

    La cananéenne est surprenante dans son dialogue d’humour avec le Christ. Le Seigneur lui avait dit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens. » Et la cananéenne de répondre : « Oui, Seigneur, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » (Matthieu 15, 27)

    Le centurion de Kaphr Nahum est si humble, si respectueux : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit » - et si attentionné : « Mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. » (Matthieu 8, 8)

    Simon bar Yonah, le pêcheur du Lac, est un personnage impulsif mais généreux qui a joué un rôle primordial dans l’annonce du Message Évangélique : « Prenant la Parole, Simon-Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » (Matthieu 16, 16)

    Saint Joseph est le protecteur de la Sainte Famille. Pour Matthieu Joseph est l’acteur principal dans les récits concernant la venue et l’enfance du Christ Yéshoua : « L’ange du Seigneur apparut en songe à Joseph en Égypte, et lui dit : Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa Mère, et mets-toi en route pour la terre d’Israël. » (Matthieu 2, 19-20)

    Nous invoquons Joseph, Patron de la « Bonne Mort » puisqu’il a quitté ce monde en présence de son enfant Yéshoua et dans les bras de Marie.

    La fuite en Égypte
    TOFFOLI