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  • Les jeunes et la perm

    Des vacances solidaires et citoyennes : David, Claude et quelques uns de leurs copains ne manquent pas d’ambition. Le « bronzer idiot », ça n’est pas pour eux.
    Ces jeunes Niortais, qui sont confrontés, comme beaucoup, à la difficulté d’avoir un travail, un logement, ont trouvé au sein de la JOC un lieu d’engagement qui leur permet de mettre leur convictions au service des autres, et de passer des vacances utiles… et agréables. Cet été, il s’agit de tenir la « perm-saison » sur l’île de Ré. Le terme reste obscur, il faut qu’ils nous expliquent…

    La JOC prend ses quartiers d’été dans ces hauts lieux touristiques, là où se concentrent les emplois de saisonniers, ces travailleurs de l’ombre embauchés par les restaurants, plagistes, ou supermarchés pour faire face à la marée de vacanciers. Les « JOCistes » vont à la rencontre de ces saisonniers, dans le but de créer du lien, et de mieux les informer du droit du travail, parfois malmené dans ce contexte d’emplois de courte durée et d’ambiance estivale.
    « C’est difficile, au début, d’aller à la rencontre de l’autre » avoue Claude avec humilité. Le contact se noue autour d’un verre, ou au camping, lieu de vie des saisonniers le temps d’un été. « Les saisonniers, personne ne s’en occupe : pas de mission locale, pas de pôle emploi, ils ont souvent un contrat oral, ce qui est illégal, et les heures sup sont parfois oubliées… on rencontre des vendeurs de plage qui n’ont pas de rémunération fixe, ne savent pas qui les emploie, ils prennent en charge un carton de glaces livré par un camion itinérant qui récupère le soir le produit de la vente. »
    La perm-saison permet de leur transmettre de l’information, et de les aider en cas de difficulté face à un employeur indélicat. Le soir, la perm-saison permet de se retrouver, de créer du lien parmi ces saisonniers souvent nomades et en manque de repères.

    La perm-saison de la JOC, c’est pour faire avancer les choses, pour que les droits et devoirs de chacun soient mieux connus, et donc mieux respectés. Au retour, les jocistes se retrouvent pour une « révision de vie », un moment fort : « autour d’un texte d’évangile, on relit ce qu’on a vécu, on l’analyse, et on agit ! on veut devenir ‘’ ouvrier ‘’ de notre propre vie, et faire bouger les choses ». Il est tentant de reconnaître là une vision très évangélique de la responsabilité individuelle au sein de la société.

    Au fait, JOC, ça veut bien dire « Jeunesse Ouvrière Chrétienne » ? le mot « ouvrier », ce n’est pas un peu dépassé ? la question naïve du journaliste amateur fait réagir : « Il y a encore des usines, et la plonge des restaurants ou la caisse des supermarchés, c’est un peu l’usine, aussi » souligne David.

    Cet été, quand vous enfilerez vos tongs pour acheter un cornet de glace ou une crêpe au sucre, David, Claude et les autres vous auront peut-être conduit à regarder celui qui vous sert d’un autre œil : il n’est pas en vacances, lui !

    Nicolas CHARPY

    Cet été, la JOC propose également des séjours dans un camp-chantier dans le limousin. La rénovation d’une ferme et les activités de loisirs sont l’occasion d’une expérience de vie communautaire et d’ouverture aux autres.
    Contact Jeune Claude HERIVEAU, 05 49 73 04 08
    Contact JOC à Niort : Marc HEURTREY, 06 86 40 65 35 et joc.asso.fr