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  • Le carême comme expérience de la Miséricorde

    Zélie, quatre ans, donne des coups de pied dans les jambes de Grand-père. La petite chipie, qui y prend visiblement plaisir, insiste : séduction du mal ! Cela ne fait pas de bien, mais elle n’a pas, vé­ritablement, connaissance, encore, que ce qu’elle fait n’est pas gentil.
    Maman intervient. Ce n’est pas bien ! Elle s’adresse à sa fille : « Va demander pardon à Grand-père, et fais-lui un gros bisou ! » La petite hésite, avance lentement, partagée entre l’amour-propre et le repentir. Elle se décide enfin. Timidement, elle s’approche et murmure d’une voix à peine audible que, seul, l’aïeul peut entendre, mais qui le touche au cœur : « Pardon ! Grand-père ! ». Le grand-père fond. Que peut-il faire d’autre ? Le premier, il fait un énorme bisou à sa petite adorée. Il a oublié tous les coups de pied. Son amour est plus grand que les coups, qu’il ne peut plus ressentir, devant la contrition exprimée de sa petite-fille.

    N’y a-t-il pas là une belle image du carême, auquel nous convie ’Église ?

    L’Église, comme une bonne mère, nous demande de faire cette demande de pardon et nous guide sur ce chemin.
    La démarche de carême nous invite à la reconnaissance de nos manques envers nos frères, c’est-à-dire aussi envers notre Père, qui aux cieux. Il y a là un effort à faire de discernement, de dépassement de notre orgueil, de notre quant-à-soi. Il est, en effet, des fautes que nous ne voyons pas ou que nous ne voulons pas voir. Cette démarche n’est pas facile. Il est toujours dur de faire repentance. Pour cela, il nous faut apprendre l’humilité. Comme la petite Zélie, il nous faut demander pardon à celui auquel nous avons fait du tort :

    « Quand donc tu vas présenter ton offrande à l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; viens alors présenter ton offrande. » (Mt 5, 23-24).

    Il importe aussi de demander pardon à Dieu, qui est offensé à travers la sœur, à travers le frère :

    « Aie pitié de moi, mon Dieu, selon ta fidélité ;
    selon ta grande miséricorde, efface mes torts.
    Lave-moi sans cesse de ma faute
    et purifie-moi de mon péché.
    Car je reconnais mes torts,
    j’ai toujours mon péché devant moi.
    Contre toi, et toi seul, j’ai péché,
    ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait,
    ainsi tu seras juste quand tu parleras,
    irréprochable quand tu jugeras. » (ps 51,3-6)).

    Alors, le Seigneur nous ouvrira grand ses bras de Père. Sa miséricorde est immensément plus riche que celle d’un grand-père. Dieu est plus grand que toutes nos fautes.

    « Je suis le SEIGNEUR, lent à la colère et plein de bonté fidèle, qui supporte la faute et la révolte. » Nb 14:18.
    « Le SEIGNEUR est miséricordieux et bienveillant, lent à la colère et plein de fidélité. » (Ps. 103:8)
    « Il ne nous traite pas selon nos péchés, il ne nous rend pas selon nos fautes. » (Ps. 103:10 )
    « Qui n’aime pas n’a pas découvert Dieu, puisque Dieu est amour. »nous (1 Jn 4:8 ).

    N’est-ce pas là un des sens du carême ?

    Merci Zélie !

    Qu’au terme de ce carême 2021, le Père nous fasse, à tous, un énorme bisou !

    Alain