Conférence au Carmel de Bessines

par Alain FAUVEAU

Mercredi 28 novembre 2012 à 20h30

Depuis 1910, au mois d’août, les participants du pèlerinage de l’Ile Madame déposent leurs galets sur l’imposante croix qui constitue aujourd’hui le monument rappelant le calvaire des prêtres déportés entre 1793 et 1795 sur les pontons de Rochefort pendant la Révolution.

L’histoire du clergé en France au cours de cette période dramatique a fait l’objet de plusieurs ouvrages. Et pourtant, l’histoire des 829 prêtres déportés en rade de l’île d’Aix sur deux « bastilles flottantes », dont 545 sont morts « dans le silence de l’océan », reste largement méconnue. Pour quelles raisons ?

Le Limousin a été particulièrement concerné par cette déportation qui a touché toutes les provinces : sur 90 prêtres identifiés et répertoriés, 57 sont décédés sur les pontons de Rochefort dont 18 ont été béatifiés à Rome en 1995.

Dans les deux familles originaires l’une de St-Yrieix l’autre de Périgueux, qui ont été étudiées particulièrement, sur sept prêtres déportés à Rochefort, cinq en sont morts et ont été inhumés dans les sables de l’île d’Aix ou de l’île Madame en 1794. Quatre ont mérité d’être honorés comme martyrs de la Foi et ont été béatifiés en 1995 par le pape Jean-Paul II. Ayant survécu à cette épreuve, les deux derniers ont été libérés en 1795 et ont repris leurs fonctions à St-Yrieix.

Quels ont été les motifs, les circonstances et les étapes de ce drame enduré par ces victimes de la Révolution ? Quels ont été les motivations, les ressorts et l’état d’esprit de ces prêtres au cours de cette odieuse incarcération ? Comment justifier un tel acharnement de la part de l’autorité publique ? Dans quelles circonstances et pour quelles raisons leur calvaire a pris fin en 1795 avant d’ailleurs de recommencer en 1797 ? Et selon quels critères les prêtres béatifiés ont-ils été choisis ?

Le récit proposé est un essai de reconstitution des épreuves que ces prêtres du Limousin et du Périgord ont subi sur les "Deux-Associés", basé sur les témoignages de ceux qui ont partagé le même sort mais qui ont survécu à ce génocide.