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  • La parabole du semeur. Le semeur sortit pour semer (15ème dimanche ordinaire Année A )

    Le semeur sortit pour semer (Matthieu 13, 1-13)

    En relisant la parabole du Christ Yéshoua, j’ai vraiment eu l’impression de gaspillage :
    le semeur sortit pour semer ; une partie de la semence est picorée par les corbeaux ; une autre partie dépérit au soleil brûlant de Galilée ; on pouvait penser qu’une autre partie du grain s’en tirerait mieux, mais, hélas, des plantes épineuses (abondantes dans la nature palestinienne) l’ont étouffée.

    Malgré ce gâchis inquiétant, grâce à Dieu, une partie du grain produit au moins trente pour un ; ce qui est un bon rapport sous le climat souvent caniculaire des collines bordant le Lac de Galilée.
    Nos agriculteurs, qui en ont l’expérience, le savent bien, malgré une certaine perte, la récolte est toujours assurée ; c’est un message d’encouragement pour les pessimistes, ceux qui ont l’impression d’échec.

    Toute parabole du Christ, à l’instar de la parabole du "Semeur" nous fait découvrir une réalité, en l’occurrence la réalité du « Royaume des cieux » , selon l’expression même de l’évangéliste Mattaï (Matthieu).
    À qui s’adresse la parabole du prophète Yéshoua ? À ceux qui le suivaient sur les chemins rocailleux et malaisés qui surplombent la cité de Kaphr Nahum (Capharnaüm) mais aussi à nous sur les chemins incertains des temps que nous vivons.
    Parmi les auditeurs du Christ, il y a ceux qui entendent la parabole du semeur dans l’indifférence, enfermés dans leur petite religion ; il y a ceux qui écoutent et discernent la portée du message chrétien.

    Dans le développement de la parabole du semeur, Yéshoua utilise trois fois le verbe « comprendre » ; ce mot désigne une attitude de disponibilité, d’ouverture. Toute personne est responsable de la réponse à donner à l’invite du Christ, est responsable de l’accueil ou du rejet du message du prophète Yéshoua.
    La foi est un chemin ; ceux, qui empruntent le chemin de la foi, découvrent pas à pas la réalité du Royaume ; quant à l’incroyant, il s’enferme dans sa vérité personnelle et ne peut aller que s’appauvrissant spirituellement.
    Les chemins empruntés par les hommes peuvent être fort différents : si le chrétien chemine dans « l’Espérance » de passer la mort pour entrer dans le Royaume éternel du Père, le matérialiste athée chemine vers sa mort pour disparaître à jamais.

    Dans le récit de Matthieu, la semence est donc la Parole de Yéshoua qui est venu de la part du Père. Cette Parole meurt souvent au bord du chemin de la vie, parce que l’auditeur l’a entendue sans « comprendre », sans se sentir concerné. Le sol pierreux représente ceux qui adoptent un style de vie superficiel ; pour d’autres la Parole a vraiment levé, mais le matérialisme, les nourritures terrestres ont empêché la croissance. La « bonne terre » symbolise ceux qui discernent l’exigence de la Parole du Christ et qui portent du fruit en conséquence. Pour le catéchiste Matthieu, peu importe que l’on produise du cent, du soixante, du trente pour un, pourvu que l’on aille au bout de ses capacités, riche des talents que le Seigneur nous a confiés.

    " Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens, à chacun selon ses capacités." (Matthieu 25,14-30)

    Père Joseph GUILBAUD

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