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  • Pendant la Nuit de Noël 2020

    « Sans contact ». Tel est le mot qui, sans doute, résume le mieux notre année 2020. Tel n’est pas, en revanche, le sens des évangiles de Noël.

    Pourquoi ?
    Parce que Dieu ne cesse de vouloir entrer en contact avec nous. Petit enfant dans la crèche ou Verbe fait chair, Dieu ne cesse de venir à la rencontre de nos cœurs… La venue de Dieu, en notre humanité, marque un point de jonction dans notre histoire. Plus jamais l’homme n’est abandonné à lui-même. Dieu, qui a connu notre humanité en toute chose excepté le péché, est présent en chacun de nous. Il nous suffit simplement d’accepter qu’il entre en contact avec nous.

    Comment faire ?
    D’abord, acceptons de nous laisser déplacer, comme Marie et Joseph. À l’époque, ce n’est pas l’attestation dérogatoire qui était une obligation, mais le recensement. Cela dit, le déplacement était de taille : de la Galilée à la Judée… et tout cela à pied ! Inutile, chers amis, de vouloir faire la même chose physiquement. En revanche, acceptons d’emprunter un chemin, un chemin plus intérieur, pour accepter que Dieu entre dans nos vies.

    Nos journaux et téléviseurs ne cessent de rabâcher que tout va mal, que l’avenir est incertain, et que le mal triomphe. En ce soir de Noël, laissons ces lunettes au placard. Ouvrons les yeux ! Dieu, présent en notre humanité, rend chacun de nous capable du beau, du bon, du vrai, du juste… Bref, d’être à son image et à sa ressemblance. Les bergers qui étaient là sont enveloppés de la gloire de Dieu, mis en lumière en quelque sorte. Ah, pas au 13h de Jean-Pierre PERNAULT… mais devant nos yeux, ce soir.

    Je suis certain que, tout près de vous, l’humain peut révéler une face du visage de Dieu. Ce matin, dans le train… un homme a payé sous mes yeux le billet de train à une personne qui souhaitait voir ses enfants cette nuit. Hier, dans les rues de Niort, une femme a porté son colis à une autre femme qui pleurait de joie. Avant-hier, à l’hôpital, des soignants ont tout fait pour redonner le goût de vivre à une femme près de la mort… en lui partageant un gâteau. Aujourd’hui, laissons résonner ce credo : dans l’ordinaire de nos jours, Jésus, l’Emmanuel – Dieu-avec-nous – se fait tout proche.

    Dieu a créé l’homme libre et fragile. Libre de le choisir, fragile pour pouvoir tout attendre d’un autre. La pandémie qui est la nôtre n’est pas une volonté de Dieu ou un choix de l’humain. C’est une occasion favorable, une de plus, pour trouver Dieu ici et maintenant. Personne n’est tout-puissant. Personne ne peut s’auto-satisfaire. Chacun a besoin d’être illuminé par l’autre, et tous, nous avons besoin d’être illuminés de la gloire de Dieu. Oui, Dieu ne cesse de vouloir entrer en contact avec nous. Encore faut-il que nous acceptions de « regarder autrement » le monde de ce temps. Nos églises ne sont pas les seuls lieux où Dieu fait sa demeure. Il y a nos cœurs, nos foyers, notre humanité… dès que nous cherchons à lui ressembler.
    Levons les yeux, voici la vraie Lumière, notre Sauveur est au milieu de nous !

    P. Julien DUPONT