• Logo
  • Une exposition à l’inspiration éthiopienne dans l’église Saint-Hilaire de Melle

    Exposition, visible dans l’église Saint-Hilaire de Melle jusqu’au 15 septembre

    Quatorze panneaux aux dimensions importantes
    inspirés d’enluminures éthiopiennes.
    Évangélisée dès le IVe siècle, l’Éthiopie est la seule nation chrétienne
    d’Afrique, puisque partout ailleurs, le christianisme
    a suivi les colonisateurs.
    Il se trouve que François Chevallereau et Hervé Hirel ont connu et travaillé avec JulesRoy, éminent archéologue à l’origine de la
    redécouverte des manuscrits de ce pays et de leurs enluminures.

    Les peintures présentées par François Chevallereau
    sont une libre interprétation des figures peintes sur parchemin datant duXVe siècle. Libres expressions, elles en ont néanmoins gardé toute leur originalité et leur fraîcheur.
    Cette peinture naïve où le graphisme l’emporte sur l’expressionnisme
    ne manque pas d’exercer une véritable fascination.

    Il est frappant de voir que l’artiste ne donne
    qu’une attention très lâche à l’anatomie des personnages ; il les soumet au contraire aux lois de la composition géométrique.
    Le traitement du drapé en vastes courbes rehaussées
    de décors géométriques est une spécificité des moines peintres de Gunda Gundié.

    Outre les postures et les visages, on est saisi par l’expression de ces grands yeux.

    On pourra admirer : une superbe Vierge à l’enfant, au visage entouré d’un voile richement brodé et encadré par deux anges
    porte-épées, un scribe assis sur un tabouret très bas le parchemin posé sur ses genoux, Moïse recevant les tables de la loi des mains
    de Dieu sortant de la nuée.

    Un des plus étonnants tableaux est la représentation
    de trois religieux, personnages très droits, barbus et portant des croix emmanchées.
    En raison de la ressemblance de ces trois personnages : on peut penser qu’il s’agit de la Trinité.
    On sera frappé par une représentation de la crucifixion (sans croix !), avec une étonnante anatomie aux membres disproportionnés,
    donnant à la scène une dramaturgie saisissante.

    À n’en pas douter, cette exposition, visible dans l’église Saint-Hilaire de Melle jusqu’au 15 septembre suscitera intérêt artistique
    et émotion religieuse.

    Jacques Bréchoire