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  • Est-ce qu’il y a vraiment la trève à Noël ?

    Est-ce qu’il y a vraiment la trêve à Noël ?

    La trêve de Noël, qu’on appelle aussi la trêve des confiseurs peut recevoir deux explications :
    — une historique
    — et une moins sérieuse mais plus gastronomique.

    1. Au Moyen Age.

    Pendant les X° et XI° siècles le pouvoir royal, en France, n’a pas assez de puissance pour s’imposer à tous, et en particulier aux nobles qui aiment guerroyer les uns contre les autres. Lorsqu’un chevalier subit des dommages, il n’existe pas de juridiction régulière qui soit capable de le rétablir dans son droit. Épaulé par les hommes de son sang, par ses seigneurs et ses vassaux dont il requiert l’aide, il entreprend de tirer vengeance de son agresseur et des « amis » de celui-ci. Il veut se faire justice lui-même. Les gens du peuple, ceux qui ne portent pas d’armes, les moines, en sont souvent les victimes innocentes. C’est ce que nous appellerions aujourd’hui (avec un certain cynisme) les dommages collatéraux.

    - Devant l’impuissance du pouvoir royal, l’Eglise prend ses responsabilités et instaure la « paix de Dieu » .
    Cela se traduisit concrètement par des « conciles de paix » . A partir de la fin du X° siècle, et depuis les provinces méridionales de la Gaule, celles où la désagrégation politique était la plus profonde et l’organisation féodale la moins solide, se répandit en Occident le mouvement pour la « paix de Dieu ». Dans les conciles de paix présidés par les prélats et par les princes, les chevaliers étaient invités à s’engager solennellement, par un serment prêté sur les reliques,
    à respecter des interdits, à ne pas porter les armes contre certains groupes sociaux, certains lieux : espaces protégés (églises), catégories de personnes qui ne portent pas d’armes (clercs, paysans, femmes et enfants).

    - La paix de Dieu se voit renforcée par la « Trêve de Dieu »  :

    — toute guerre est interdite (sous peine de sanctions graves) pendant l’Avent, le Carême, le temps de Pâques. On va même plus loin : le concile de Nice (1041) étend cette trêve du mercredi soir au lundi matin, en souvenir de la Passion du Christ. A la fin il ne restera que 84 jours pour s’entretuer dans l’année !

    Dans les faits, la trêve de Dieu n’a pas été parfaitement appliquée au Moyen Age, alors que la France était en chrétienté. Il n’y a pas dans trêve de Dieu dans notre monde de diversité de religions, voire d’indifférence religieuse, de laïcité. Mais paradoxalement, il y a une véritablement volonté de paix quelles que soient les valeurs des uns et des autres.

    — La paix est un idéal à réaliser à la fois pour celui qui croit au ciel et pour celui qui n’y croit !

    2.La trêve des confiseurs nous le dit à sa manière. Comment, en effet, profiter des plaisirs de la table, d’un repas de Noël, si on a la main sur l’épée. L’épicurisme (au sens commun du terme) a aussi besoin de paix.

    — La gastronomie est porteuse de paix ! Qui s’en plaindrait ?

    Alain.

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