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    André Têté
    le nazisme, négation radicale du christianismes

    Ce curé de Queaux fut capitaine aumônier des maquis du sud de la Vienne, puis des unités FFI du front de l’Atlantique, Chevalier de la légion d’honneur, officier de l’ordre national du mérite, médaille de la Résistance, titulaire de la croix de guerre 1939-1945 de la croix du combattant volontaire de la résistance, ce prêtre qui vécut centenaire souriait quand on lui rappelait son nom de curé rouge. Dans sa bibliothèque à Jaunay-Clan, Mein Kampf d’Hitler (une édition de 1939 avec le commentaire « Lorsque ces extraits de Mein Kampf vous auront édifiés sur l’hitlérisme, il sera bon de penser que certains systèmes comme certaines idées sont orientés vers la violence. La guerre est la seule solution des problèmes qu’ils posent. Alors n’oubliez-pas que ce livre est à l’heure actuelle la bible de tout bon Allemand. Vous jugerez. ») côtoie les poètes surréalistes. Ce livre usé semble être celui qui a été le plus lu.

    « Dès les premières manifestations de cette attitude, en liaison avec le Reich, j’en écrivis à Jacques Chevalier, éphémère ministre de l’Éducation nationale, disciple de Bergson, qui comprit vite le piège du Maréchal Pétain et démissionna. Son secrétaire, un Monsieur Blanc me répond discrètement, mais je compris que c’était l’avis de son maître d’alors.

    Sur place à Queaux, l’attitude était imprudente, non par l’opposition ouverte des tenants de Vichy et de ses avantages, mais la crainte de dénonciations anonymes, dont à la suite, je fus victime. »

    Suspecté, il s’enfuit et passe la ligne avec le docteur Moscovici de Ligugé et Maurice de la Guéronnière « un docteur juif, un paysan, un jeune vicomte aristocrate et un curé ». Le passage en Espagne échoue. Il revient à Queaux et partage la vie des maquisards.

    Nommé à Jaunay-Clan en 1948, il aime la compagnie des artistes, écrit des poésies et participe aux commémorations jusqu’à sa mort en 1999.

    « Malgré Munich, le nazisme en tant que tel était quasi inconnu, et sa capacité de nuisance, de déstabilisation, aussi l’invasion de 40, fut une surprise aux conséquences imprévues et incalculables, enfin les yeux ouverts sur notre désastre, les camps de prisonniers relayant ceux du Reich, l’euthanasie des vieillards et des handicapés, l’emprisonnement d’Adenauer, les menaces sur Dibellius, évêque luthérien de Berlin et de Von Galen, évêque catholique de Münster, grâce aux réfugiés, mosellans, j’en eus l’information, en confirmation du Mein Kampf » d’Hitler et du livre de Walter Von Brauchwiss, président du sénat de Dantzig, alors ville libre. Hitler m’a dit, le tout déjà, décelant la mégalomanie du Führer, ses buts grandioses de domination totale du IIIème Reich sur l’Europe et la planète.

    Ainsi le nazisme m’apparut comme la négation radicale du christianismes, l’avalanche d’un paganisme sans les dieux antiques, sous les Nibelungen à la Wagner, le régime de Vichy allait s’en rendre complice. Car, pour les réactionnaires, tous était bon pour abolir, renverser la République, cette « gueuse » dans l’optique et le sillage de Charles Maurras, par haine viscérale de la démocratie. »

    Voyage 40-44

    Aux feux de la saint Jean
    Sous le soleil total
    Et des nuits pleines d’étoiles
    L’âme désolée
    Le cœur lourd d’angoisse, de dépit et de rage,
    décidé à nier l’évidence
    Et à forger le destin,
    garde la certitude,
    Au bout de la défaite,
    De la révolution en marche vers l’avenir.

    La « libération » déferle sur le monde
    Comme une ivresse prématurée.
    Les cavaliers de l’impossible

    Trouvent goût fade à ce bonheur :
    C’est la source canalisée.
    Au tournant de la déception,
    Le vieux lutteur insatisfait
    A recueilli
    Parmi ses frères et sœurs
    L’appel de la Révolution
    En marche vers l’inconnu de l’avenir.

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