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  • Eglise Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Liguaire

     L’abbaye de Saint-Liguaire

     
    · En 961, le frère du Comte de Poitou, Eble, était abbé de Saint-Maixent, « En ce temps-là, dit la chronique, fut construit le monastère de Sainte-Marie, de Saint-Vincent et de Saint-Léger, martyr, qui est situé sur la Sèvre ». Il dépendit pendant un siècle de l’abbaye de Saint-Maixent, de règle bénédictine. Le nom latin de Léger, Léodegarius, deviendra Liguaire. L’abbaye bénédictine dépendant du diocèse de Saintes.
     
    Saint-Léger
     
    La vie de Léger est connue pour une vita du 10ème siècle pas toujours très fiable. Elevé à la cour, il devient archidiacre, c’est-à-dire le principal collaborateur de l’évêque de Poitiers – son oncle Didon – puis abbé de Saint-Maixent. Il accepte vers 663 le siège épiscopal d’Autun et gouverne son diocèse avec succès mais entre en conflit avec le maire du palais Ebroïn qui voulait réunir Austrasie et Bourgogne. Il est arrêté et supporte de terribles supplices avec courage. Il est finalement décapité en forêt d’Artois vers 677-680. Peu après, une assemblée d’évêques le déclare martyr, bien qu’il ait péri au cours de luttes politiques et non en raison de sa foi. Son corps est ramené à Saint-Maixent et placé dans une église Saint-Léger, proche de l’abbatiale.
     
    · De grandes constructions, monastère et église abbatiale, furent entreprises vers 1200, mais l’abbaye fut en partie incendiée par les anglais en 1364, pendant la Guerre de Cent Ans. Un second monastère fut bâtie, au nord de l’église, vers 1530 mais peu après, en 1575, au cours des guerres de Religions, l’église fut incendiée et ne sera jamais reconstruite. L’abbaye, en mauvais état et n’ayant plus que cinq moines, fut sécularisée en 1762 puis vendue à la Révolution. De cette abbaye subsistent une crypte, une salle capitulaire et trois arches de cloître.
     
    L’église paroissiale Sainte-Marie-Madeleine
     
    · Pour les habitants du bourg de Saint-Liguaire, fut élevée une église paroissiale Sainte Marie-Madeleine. Son curé était nommé par l’abbé de la proche abbaye. Elle est citée pour la première fois en 1402.
     
    Marie-Madeleine
     
    Probablement originaire de Magdala, elle fut l’une des femmes qui accompagnèrent Jésus au cours de son ministère. Appartenant au petit groupe des premiers témoins de la Résurrection, elle reste l’archétype de la pécheresse repentante au point d’entrer dans une expression populaire « pleurer comme une Madeleine ».
    La légende s’est emparée de son histoire, lui faisant même finir ses jours en Provence ; Ses reliques, conservées à Vézelay, en Bourgogne, furent à l’origine d’un pèlerinage renommé.
    La confusion avec d’autres femmes nommées Marie dans l’Evangile a longtemps influencé l’iconographie. Marie-Madeleine et souvent représentée avec une longue chevelure tenant un flacon d’onguent et pleurant ses péchés. Patronne des pécheurs et des contemplatifs, elle est fêtée le 22 juillet.
     
    · L’église est sur plan rectangulaire. Son chevet plat et sa faible élévation lui donnent un aspect quelque peu trapu. La nef est composée de trois travées à voûtes d’ogives quadripartites. Les contreforts sont à l’intérieur de l’église et forment des chapelles latérales.
     
    · En 1775, le curé Nicolas Bernard fit construire le presbytère de ses deniers et remonter le portail avec des colonnes et chapiteaux de l’abbatiale de 1200.
     
    · C’est peut-être de son temps que date l’autel latéral sud où est posé, maintenant, le tabernacle qui était sur l’autel central. Ce tabernacle est orné d’un Christ étendant les bras et regardant vers le ciel. Il contient la réserve eucharistique.
     
    · De la même époque daterait le vitrail d’axe qui fut détruit, à l’exception de sa partie supérieure représentant Sainte Marie-Madeleine, lorsqu’n construisit une sacristie contre le chevet à la fin du 19ème siècle.
     
    · Dans la dernière chapelle de droite, le confessionnal, de 1762, est classé monument historique.
    Au 19ème siècle, on suréleva le clocher de 2 mètres parce qu’on entendait mal la cloche, Marie-Thérèse, installée en 1819. Une autre cloche fut offerte en 1880 par Roger Levesque. Une troisième fut acquise par souscription vers 1930.
     
    Nouveaux aménagements
     
    · A partir de la fin du 19ème siècle, beaucoup d’efforts furent faits pour embellir et faire vivre cette petite église. Parmi ceux qui s’y dévouèrent, il faut citer en premier lieu l’abbé Paul Roy de Combrand, curé de 1911 à 1944. C’est à lui que l’on doit les panneaux placés à l’entrée : historique de l’abbaye et de la paroisse, à gauche, liste des abbés et des curés, à droite. Il fit restaurer l’intérieur, rejointoyer les voûtes, reprendre les parements des murs. En 1972, les fonts baptismaux sont passés de la droite à la gauche de l’entrée ; au-dessus, le vitrail de Saint-Hilaire, évêque de Poitiers au 4ème siècle, est du bordelais G. P. Dagrant.
     
    · La sacristie, après la démolition de celle qi avait été malheureusement adossée au chevet, fut réinstallée à droite de l’entrée. Le baptême du Christ est un tableau du 17ème. Le vitrail représentant Saint Jean-Baptiste, patron des chamoiseurs, fut offert en 1928 par Léon Rousseau, chamoiseur, y figurent un ouvrier mégissier et les outils de la corporation.
     
    · Dans la première chapelle de droite se trouve un autel avec une Vierge à l’Enfant. Le vitrail qui montre Anne apprenant à lire à Marie a été offert à l’occasion de la mission de 1952. Les statues de Saint-Antoine de Padoue et de Thérèse de l’Enfant Jésus furent installées en 1932 offertes par la Ligue Féminine d’Action Catholique.
     
    · Dans la deuxième chapelle, vitrail de Sainte Macrine, en dessous, de la chapelle de Sainte Macrine à Magné. Les deux statues dont celles de Sainte Marie-Madeleine, patronne de l’Eglise et de Sainte-Chantal ( ?).
     
    · Entre la deuxième et la troisième chapelle, on pourra vénérer les reliques de Saint-Léger données par l’église St-Léger-du-Bois, du diocèse d’Angers, à l’occasion du millénaire de la fondation de l’abbaye de St-Liguaire en 1961. Le vitrail de la chapelle du Saint Sacrement représente Saint Joseph avec Jésus adolescent ; il est de Dagrant et date de 1902. Deux reliquaires, classés aux Monuments Historiques, vont être posés.
     
    · Sur la face nord, la première chapelle a un autel ancien, le vitrail de la Vierge à l’Enfant date de 1896. Dans les chapelles suivantes, deux vitraux représentent Saint Georges et Saint Léger offerts par le Général Deville en 1918 avec deux extraits du Psaume 27, verset 3 : « Qu’une armée vienne camper contre moi, mon cœur est sans crainte » et « Qu’une guerre éclate contre moi, j’ai là ma confiance ».
     
     
    POINT DE VUE
     
    · Dans cette maison de prière, la grande verrière d’axe du chœur est encadrée de deux tableaux, Saint-Pierre à gauche et Saint Paul à droite ; au centre, la croix sur le mur est le point fort qui retient toute l’attention sur ce lieu essentiel. Lors des célébrations, l’autel donne à l’église out son sens.
     
    Réalisation : atelier HISTOIRE ET FOI Centre théologique de Poitiers