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  • Les églises romanes et gothiques du pays mellois.

    1/ Eglise Saint Hilaire de Melle.

    Eglise romane du XIIème siècle, classée au patrimoine mondial par l’UNESCO comme étape sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle.
    Un bel édifice situé près de la Béronne hors des fortifications de la ville, offre aux visiteurs un magnifique chevet bien équilibré avec ses absidioles.
    Parmi les 282 chapiteaux, certains sont splendides, la chasse au sanglier, un arbre de vie gardé par deux lions, deux joueurs de vielle font danser un acrobate sur la tête, deux harpistes couronnés.

    Sur la porte nord que l’on appelle aussi la porte équestre, un cavalier sur son cheval qui foule un petit enfant, cette scène,
    peut-être l’empereur Constantin qui écrase le paganisme représenté par l’enfant.

    A l’intérieur, le visiteur sera attiré par le splendide chœur contemporain, une œuvre de Mathieu Lehanneur.

    2/ Eglise Saint Savinien de Melle.

    Eglise romane de la fin du XIème siècle et du début du XIIème siècle, elle se situe à l’intérieur des fortifications de la ville dont un tronçon des remparts soutient le chevet en hémicycle.

    On remarque le portail occidental au décor simple de trois tores concentriques qui reposent sur deux chapiteaux de facture archaïque.

    Plus en retrait et plus bas un linteau en bâtière accueillant un Christ en gloire entouré de deux lions.

    3/ Eglise Saint Pierre de Melle.

    Eglise romane du XIIème siècle.
    Un bel édifice de belle ampleur situé dans les faubourgs de la ville près du cimetière (à noter la présence d’un cimetière protestant).
    Le chevet à abside et absidioles, le transept aux bras prolongés d’absidioles, le clocher carré.
    Au-dessus du portail sud un Christ en gloire entouré de deux personnages très mutilés qui sont probablement Saint Paul et Saint Pierre.

    Curiosités à l’intérieur, un magnifique tabernacle du XVIIème siècle, imposant par sa taille, fait en bois peint gris bleu et doré, représentant au centre le Bon Pasteur portant la brebis égarée entouré de l’Adoration des bergers et des mages.

    Parmi les chapiteaux, certains sont à ne pas manquer, une Mise au tombeau et le Tireur d’épine.

    4/ Abbatiale de Celles sur Belle


    Située à proximité du chemin de Saint-Jacques de Compostelle, Notre-Dame-de-Celles était un prieuré de l’abbaye de Lesterps en Limousin, érigé en Abbaye vers 1137 par l’évêque de Poitiers. Entre 1460-1477, le roi Louis XI, qui manifesta une grande dévotion à Notre-Dame de Celles et qui y vint souvent lors de son règne, fait reconstruire l’abbaye et bâtir la grande église entre 1470 et 1477. Celle-ci sera détruite par les protestants en 1568. Il faut attendre l’intervention de l’architecte François le Duc dit Toscane, au XVIIe siècle, pour voir l’église reconstruite dans un style néogothique. Une inscription latine peinte dans le chœur rappelle les malheurs de l’église :

    « Constructa sub Ludovico XI Destructa ab Hereticis Anno 1568 Anno 1669 restaurata Le Duc dit Toscane », « Construite sous Louis XI, détruite par les hérétiques en 1568, restaurée pas Le Duc dit Toscane en 1669 ».


    L’élément le plus remarquable de l’église est sans nul doute un exceptionnel portail roman du XIIe siècle aux voussures formées de lobes, seul témoin du premier édifice. Les chapiteaux des douze colonnettes supports sont largement sculptés et les 36 lobes sont terminés par un trèfles et une tête humaine ou animale.
    Le clocher de la fin du XVe début du XVIe siècle est le principal rescapé de la destruction de 1568. D’une hauteur de 47 mètres, cette tour carrée massive au simple toit pyramidal est visible de toutes les routes arrivant à Celles-sur-Belle.

    A l’intérieur la lumière est abondante, venant seulement des collatéraux à la mode des églises halles du roman poitevin. François le Duc a su reprendre l’édifice dans l’esprit que lui avait donné les bâtisseurs du XVe siècle, élan des voûtes, beauté des baies notamment au niveau du chœur et du transept. On notera d’audacieuses clés de voûtes pendantes dans ces parties.

    Le mobilier de l’église compte pas moins de cinq objet protégés au titre des Monuments Historiques, les 35 stalles en noyer de 1700, le tableau de Sainte-Geneviève du XVIIIe siècle, la statue de Marie de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle située dans une chapelle sud et les deux devants d’autel accrochés aux murs de la première travée, celui du mur nord date du XVIIe siècle et celui du mur sud de la fin du même siècle où du début du XVIIIe siècle.
    Du portail du XIIe siècle au chœur du XVIIe siècle, l’église Notre-Dame reflète le raffinement et l’élégance de ces différentes époques ce qui en fait un des chefs-d’œuvre du Pays Cellois.
    Elle possède le plus grand et le plus bel orgue de la région.

    5/ Eglise Saint Génard de Saint Génard.


    Eglise romane du XIIème siècle.
    Belle petite église isolée du bourg accolée à son cimetière dont certaines sépultures sont antérieures à la Révolution, elle présente une certaine harmonie avec sa nef sous un toit de tuiles plates, le chœur plus bas et plus étroit et abside en hémicycle, couverts de tuiles creuses.
    Le portail occidental concentre une richesse décorative, billettes décalées en éventail, losanges creusés d’une croix, damiers guillochés, marguerites dans les voussures Le décor vertical est soigné.
    Parmi les animaux, lions et oiseaux, il existe un lapin, le visiteur est invité à le chercher...
    A l’intérieur, le chœur nous montre ses trois baies, ornées d’un tore « limousin » et de dents de scie, s’ouvrent sous des arcades encadrées de courtes colonnes coiffées de chapiteaux.
    On remarque le chapiteau à droite de la baie centrale : un beau visage d’homme aux yeux globuleux et la barbe forme l’astragale.
    Dans le mur nord de la nef, se trouve un enfeu qui abrite un magnifique gisant gothique (classé en 1902), il représente le chevalier de Mont les yeux ouverts, il est entré dans la vie éternelle.

    6/ Eglise Saint Romans de Saint Romans.


    Eglise romane du XIIème siècle.
    L’église est nichée dans un vallon, entourée de verdure, alors que le bourg est installé en hauteur.
    L’édifice pour qu’il puisse s’adapter au terrain, il n’est pas orienté comme l’étaient la plupart des églises médiévales. Son chevet est au sud.
    A l’extérieur, on remarque l’austérité du chevet aux trois baies sans décor et les baies de la nef, dont le linteau monolithique est gravé de faux claveaux.
    La porte est sobre, avec ses trois voussures nues à arêtes vives et ses colonnettes dont les chapiteaux s’ornent de feuillages et de gros masques dont l’un engloutit sa colonne.
    Sur les contreforts de la façade, des écussons aux armes de Jean de Poix, Seigneur de Saint Romans (1559).

    Au linteau de la porte de la tourelle, une croix entre trois coquilles fait référence au pèlerinage médiéval à Saint Jacques de Compostelle.
    A l’intérieur, dans l’ébrasement de la porte, à droite, on lit à l’envers, le début de l’alphabet roman : ABCDEF.
    Au bout de la nef, la trace d’un ancien autel dont le profil semble indiquer le XVIIIème siècle. Dans l’angle placé à encorbellement, un petit personnage qui semble vous surveiller.

    Depuis 2018, un nouvel autel a pris place dans le coeur.
    La croix centrale représente la Crucifixion du Christ. Les cercles qui l’entourent symbolisent les ondes qui se diffusent à l’infini comme une eau qui abreuve et donne la vie.

    7/ Notre Dame de Clussais.

    Eglise romane du XIIème siècle
    On s’interroge sur le pourquoi de cette église si importante en cet endroit à l’environnement marécageux.
    L’origine des pierres gréseuses, avec leur chaude coloration, nous échappe.

    En tout cas, il ne s’agit pas de la butte du Montail qui se situe tout près, en terre ferrugineuse, où la légende situe le dépôt de pierres de la fée Mélusine.
    L’église se voit de loin grâce à son imposant clocher-porche, avec un seul portail, la largeur est telle que les deux premiers niveaux donnent l’impression d’une véritable façade, avec le portail encadré par deux arcatures aveugles comme si s’annonçaient des collatéraux, en fait inexistants.
    Le chevet est d’une architecture riche, il est partagé en trois zones par des contrefort-colonnes. Les modillons de la corniche y alignent des sujets pleins de verve : animaux, personnages tenant des cardes.


    A l’intérieur, le chœur montre ses quatre baies, avec leur entourage torique retombant sur des colonnettes de même diamètre d’un étroit chapiteau sans tailloir.

    On remarque à l’entrée du chœur un chapiteau montrant un homme dont la moustache se transforme en feuillage où d’amusantes chèvres entre les feuillages.

    8/ Eglise Saint Pierre aux liens de Caunay.

    Eglise romane du XIIème siècle
    Une magnifique petite église bien dégagée sur la place du village, on remarque deux parties nettement distinctes : la nef et le chœur.
    On entre dans l’église par la porte latérale sud avec ses chapiteaux à crochets. L’abside est rythmée par des contre-forts-colonnes encadrant trois baises aux larges arcades.


    Des chapiteaux dont le symbolisme nous échappent : oiseaux, serpents sirène à double queues.

    A l’intérieur, on remarque les viraux contemporains qui sont l’œuvre de Pierre Bouton de Tours (1998), le visiteur ne peut pas manquer le vitrail de façade qui représente le Dieu créateur, au visage de Christ qui trace au compas les lignes de l’univers comme un bon architecte (Sagesse 13, 1-5) et dans le chœur le vitrail qui représente le Patron de la paroisse saint Junien avec son bâton rappelant la légende du « miracle du bâton ».

    9/ Eglise Notre Dame de Chenay. Ci-contre à gauche.

    Eglise romane de la fin du XIème et début du XIIe siècle.
    L’église se situe sur le bord de la Via Turonenis empruntée depuis le Moyen Age par les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle, faisait de Chenay une halte entre Lusignan et Melle.
    Cette église a subi de nombreuses transformations et une importante restauration au XIXème siècle, malgré tout, des richesses subsistent et restent à découvrir.

    10/ Eglise Saint-Jean-Baptiste de Limalonges. ci-dessous.

    Eglise romane du XIIème siècle.
    L’église bien assise sur la place centrale du bourg, elle s’impose au premier regard par la masse importante de ses toitures couvertes de tuiles plates.
    Le clocher carré avec son escalier en vis domine la travée droite du chœur.
    L’abside est épaulée par quatre contreforts carrés et quatre colonnes aux chapiteaux ornés de motifs végétaux.


    Si les chapiteaux intérieurs sont faiblement ornés, à l’extérieur, la porte sud, seule entrée, présente de beaux éléments décoratifs. A gauche, la luxure se débat avec de longs serpents dont un lui mord l’oreille, à droite une chaîne humaine formée de sept personnages nus semblant montrer le chemin.

    11/ Eglise Saint Junien de Vaussais.


    Église romane du XIème siècle
    L’église s’est implantée à l’emplacement de l’oratoire où Junien venait fréquemment se recueillir deux autres lieux témoignent du passage de Junien en cet endroit, la fontaine Saint Junien et de la borne de Saint Junien situées tout près de l’église.
    Ce qui est remarquable, même surprenant, c’est l’imposant chevet droit ayant une similitude avec celui de la cathédrale de Poitiers, prenant toute la largeur de l’édifice, percé de trois étroites baies en plein cintre, son puissant pignon triangulaire qui culmine à plus de 20 mètres.
    L’intérieur de l’église a été restauré en 2015 aujourd’hui, elle présente une belle harmonie.
    On remarquera deux éléments importants une plaque sur laquelle est notée Ludovic Magni munificentia hoc templum restauratum. 1686 (« Ce temple a été restauré par la largesse de Louis le Grand »). L’histoire dit : Louis XIV, allant au-devant de l’infante d’Espagne, son carrosse se serait embourbé dans les marais de Pliboux, il fut hébergé chez le baron du Puy d’Anché, il décida de faire un don pour l’église de Vaussais, d’où la présence de cette plaque qui atteste le don du Roi.

    Le chœur, les trois baies sont garnies par des vitraux. A gauche, Radegonde et Junien échangent leurs instruments de pénitence, un cilice et une chaîne, signe des liens d’amitié qui les unissent.

    12/ Église Saint Maixent de Verrines sous Celles.

    Eglise romane du XIème siècle
    L’église se situe dans le village, elle a perdu sa nef lors de la Révolution, son chevet est resté intact, d’où un magnifique ensemble avec son clocher.
    Parmi une douzaine de modillons anciens, on remarque un cerf, un centaure tirant à l’arc.
    L’importante tourelle d’escalier, qui masque en partie la fenêtre sud du chœur et une baie du clocher.
    A l’intérieur, il subsiste plus qu’une travée de la nef, le chœur est remarquable, les chapiteaux sont pour la plupart à décor végétal avec une grande variété de feuilles, lisses ou charnues, quelques lions et griffons.
    On retiendra de cette église l’harmonie colorée de ses pierres à coquillages.
    Le visiteur sera attiré par le magnifique tabernacle du XVIIe siècle, sur la porte centrale le Christ ressuscité et glorieux, sur la porte de droite une Déploration du Christ, sur la porte de gauche la Transfiguration de Jésus sur le mont Thabor.