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  • De fortes paroles de Mgr Pontier, président de la conférence des évêques de France. Peut-être les avez vous lues dans la presse quand il les a prononcées, début novembre 2013, à Lourdes.

    "Nous sommes particulièrement attentifs au sort qui est fait aux populations d’origine bulgare ou roumaine venues vivre dans notre pays.
    Depuis deux ou trois ans, nous ne voyons se dessiner aucune politique autre que celle de leur refuser un accueil réalisable et souhaité par le plus grand nombre d’entre eux.

    Des expériences ici ou là le prouvent : des enfants, quand cela est rendu possible, s’intègrent bien en milieu scolaire ; des adultes soutenus par des associations souvent admirables quand elles leur offrent leur compétence sans les instrumentaliser, apprennent notre langue ; des projets naissent.
    Mais tout cela est vite interrompu par l’insuffisance des moyens que notre société accepte de mettre pour l’accompagnement de ceux qui se comportent de manière raisonnable et pacifique. Le problème de l’habitat comme celui du travail sont cruciaux.
    Détruire un bidonville peut sûrement se justifier pour des raisons évidentes d’hygiène. Mais le détruire est-il plus urgent qu’abandonner, sans perspective, à une nouvelle errance ceux qui y avaient fait un refuge familial provisoire ?

    Et que dire des propos haineux à leur égard, prononcés sans aucune retenue ?
    Que dire des violences qu’ils subissent ? Nous ne pensons pas que notre société se grandisse par de tels propos ni par ce refus de solidarité et de fraternité, même si nous n’ignorons pas la complexité de la question, ses exigences compréhensibles et sa dimension européenne évidente à prendre en compte avec leurs pays d’origine.

    Quand on ne veut pas se faire frère des plus démunis, on les stigmatise puis on les éloigne et enfin on les ignore. Quand on se fait proche d’eux, et nous en avons de multiples témoignages, voilà que l’amitié naît et que les peurs s’estompent.

    Nous nous réjouissons de voir de nombreux chrétiens choisir ce dernier chemin, avec bien d’autres d’ailleurs. Comment ne pas redouter que le sort fait à ces femmes, ces enfants, ces grands-parents, ces hommes ne soit en fait trop influencé par des surenchères politiciennes locales ou nationales ?"

    DN