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    Le symbole des Apôtres ?

    Notre patrimoine chrétien nous a laissé un certain nombre de professions de foi, ou credo… Le Nouveau Testament, lui-même, nous offre un grand nombre de professions de foi en voici quelques unes parmi tant d’autres :
    « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16, 16).
    « Je crois ! Viens au secours de mon incroyance ! » (Marc 9, 24).
    « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, Et nous savons que tu es le Saint, Le Saint de Dieu. » (Jean 6, 69).
    « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l’avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l’avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. » (Jean 4)
    « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c´est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur » (Jean 9)
    « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. » (Jean 11)
    « Seigneur, je proclame que tu es le Fils de Dieu. En toi, j’ai reconnu l’Amour que Dieu a pour nous et j’y ai cru. » (Cf. 1 Jn. 4, 15.16).
    « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20, 28).
    « Je sais en qui j’ai mis ma foi ! » (2 Tm 1, 12).
    « Sans te voir, nous t’aimons, Sans te voir, nous croyons, Et nous exultons de joie, Sûrs que tu nous sauves, Nous croyons en toi. » (Cf. 1 P. 1, 8-9 ; M 20 Levain.)

    Le Symbole des Apôtres est une des premières confessions de foi du « temps de l’Église »,

    elle n’est pas l’unique ! Parmi les plus connues, nous possédons « le symbole de saint Athanase » (IVème s.), le symbole de Nicée-Constantinople (confession trinitaire du Concile de Nicée 325 complétée par celle du Concile de Constantinople 381). Au moment de la réforme, les réformateurs comme Luther et Calvin ont initié de nouvelles confessions de foi : « la confession d’Augsbourg », par exemple.

    Les catéchismes composés par eux, donneront l’idée aux Pères du Conciles de Trente de rédiger un « Catéchisme de l’Église Catholique ». Le point de départ de ces catéchismes (enseignement de la foi) est toujours « le credo » développé et commenté pour éclairer foi des fidèles et des catéchumènes. Plus proche de nous, nous avons le « credo de Paul VI »… et nos catéchismes qui conjuguent expression de la foi.
    (Chaque conférence des évêques de chaque nation en a établi un…à la suite de Vatican II) L’Église Catholique Romaine le 11 octobre 1992 a édité un nouveau « Catéchisme de l’Église Catholique » ainsi qu’un « abrégé » (2005) !

    Un symbole c’est quoi ?

    Dans l’Antiquité, entre hôtes, amis, associés, commerçants, on avait coutume de casser ou de briser un objet quelconque - pièce de monnaie, jeton, cachet, tablette - et de s’en répartir les morceaux. Chacun conservait son fragment qui, seul, correspondait exactement aux autres. Plus tard, même après des années, les morceaux, rassemblés, permettaient de se reconnaître lors d’une rencontre, ou de rappeler un engagement, ou d’authentifier un messager envoyé en délégation. Ce fragment-témoin était un signe de reconnaissance, comme un mot de passe ou une pièce d’identité. En grec, on l’appelait « symbole », parce que, grâce à lui, on « remettait ensemble » les morceaux, et les gens se « reconnaissaient » même s’ils ne se connaissaient pas.
    Durant la guerre, les résistants firent ainsi grande consommation de billets de 500 francs. Notre « Je crois en Dieu » est appelé « Symbole » parce qu’il est, de même, comme le mot de passe, le signe de reconnaissance et d’unité entre chrétiens. Il est dit Symbole « des Apôtres » parce que cette « règle de la vérité » remonte substantiellement aux temps apostoliques, sans doute au second siècle, comme en témoigne déjà un commentaire de saint Irénée (115-203 environ). « Permanence de la foi chrétienne depuis son origine. En tout temps comme en tout lieu, cette foi est la même ; elle se transmet inchangée depuis la première génération, et lorsque nous récitons aujourd’hui notre Credo, c’est bien véritablement sur le témoignage des premiers apôtres de Jésus que nous nous fondons ; c’est ce témoignage, venu jusqu’à nous par une chaîne ininterrompue, qui aujourd’hui encore provoque la réponse de notre foi » (Henri de Lubac). Notre symbole s’est rapidement imposé dans sa forme actuelle à tout l’Occident chrétien. Aussi, après les Protestantismes du XVIe siècle, les Églises de la Réforme continueront, bien sûr, à y reconnaître la Confession, c’est-à-dire la proclamation fondamentale de la foi. Il est vrai que les protestants français, à l’article de l’Église, ont (assez tard) remplacé « catholique » par « universelle » ; mais le sens est le même. Cela n’empêche donc pas ce Credo d’être aussi un Symbole œcuménique, une base commune catholiques et protestants, nous tenons en mains le morceau-témoin de la même foi essentielle.

    Symbole baptismal !

    Son origine est à chercher très certainement la célébration du baptême elle-même. On n’est pas baptisé uniquement dans l’eau… mais… dans la foi de l’Église ! Chaque formulation de la foi trinitaire de l’Église était prononcée par le ministre du baptême avant chaque immersion : « Croyez-vous en Dieu le Père… « Je crois » Je te baptise au nom du Père. « Croyez-vous en Jésus-Christ, son Fils unique… « Je crois » Je te baptise au nom du Fils. « Croyez-vous en l’Esprit Saint… « Je crois » Je te baptise au nom du Saint-Esprit.

    La mise en place progressive du catéchuménat apportait un approfondissement de cette démarche. Après cinq semaines d’initiation, le rite solennel « la remise du Symbole » avait lieu, l’évêque remettait le texte du Symbole à chacun des catéchumènes. Le Dimanche des Rameaux chaque catéchumène devait « rendre » le symbole en le récitant par cœur devant l’assemblée. Ainsi le symbole des apôtres pourrait aussi appelé symbole des débutants… « la foi basic » !

    Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du Ciel et de la Terre.

    Je crois... Nous croyons... :
    Croire = faire confiance... donner sa confiance... avoir confiance... s’appuyer sur la parole de quelqu’un, lui faire confiance… lui accorder toute notre confiance « sans l’ombre d’un doute » Dans l’Eglise, c’est au baptême que l’on confesse sa foi par la réponse à : « Croyez-vous... ?
    - Je crois . A l’origine de la foi, il y a le dialogue baptismal, le premier engagement de la foi. Ainsi la foi de l’Église précède l’adhésion personnelle, elle est proposition de l’Église… Par ma réponse personnelle, « je crois », j’entre dans un peuple de croyants confessant la même foi, vivant le même amour, stimulé par la même espérance ! La foi des uns et des autres est un appui et un enrichissement mutuel. Elle est à la mesure de notre lien avec Dieu. Il y a, pour ainsi dire, deux interlocuteurs l’homme et Dieu : la foi est un dialogue : Veux-tu ? Je crois… La foi est un don de Dieu ? « La grâce de la foi » ou la foi comme grâce... Dieu fait don de la foi à tous. Mais chacun y répond librement, ainsi, la foi est un acte de l’homme. C’est l’adhésion à une proposition. Dieu attend notre oui. Un peu à la manière de l’Annonciation... il a besoin du « Fiat » de Marie, pour que son œuvre de « salut » s’accomplisse ! Dieu attend notre réponse, il ne nous contraint pas, il nous respecte ! La foi commune est donc proposition de Dieu, par la médiation de l’Église. C’est le « je crois »du baptême qui nous permet le « Nous Croyons » de l’Église. …en Dieu… (En un seul Dieu) « Dieu personne ne l’a jamais vu » (Jn 1,18) nous avoue saint Jean, et Paul parle de « celui qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir » (1 Tim. 6,16). Pourtant, Dieu n’est pas le privilège de la seule révélation chrétienne. Comme les juifs ou les musulmans, les chrétiens(donc, les catholiques) sont monothéistes. Le Dieu unique source et fin de toute chose est commun aux trois religions révélées ! Dieu est à l’origine de toute Vie, il est le souverain de tout ce qui existe. Être au dessus et au delà de toute créature, incréé, éternel et saint, il est le souverain de l’univers.

    …Le Père tout-puissant,…
    Le Dieu Père nous est révélé par Jésus, « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et ce que nos mains ont palpé du Verbe de vie – car la vie c’est manifestée, et nous avons vu, et nous rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie, la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous – ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi(1 Jn 1, 1-3) . Il est Père parce qu’il a un Fils et il ne serait pas Père s’il n’avait pas de Fils. Notre foi au Dieu, un et unique, est indissociable du Dieu-communion, Dieu-amour, révélé par Jésus Christ, que nous nommons avec ce mot du vocabulaire des théologiens « Trinité ». Dire « Dieu le Père », c’est parler du Dieu révélé par Jésus-Christ, le Dieu qui est entré dans l’histoire de notre humanité pour se faire connaître et aimer des hommes. Or, le vocabulaire « Père-tout-puissant » évoque davantage que ce « père écrasant son fils de son pouvoir » (castrateur) de la psychanalyse. Tout puissant est une mauvaise traduction de « omnipotens » qui a pouvoir sur tout, autrement dit, Il est celui qui a tout pouvoir, autrement dit la source, l’origine, la volonté première. Omnipotens est un synonyme de créateur, de souverain universel. Dire : « Dieu, Père tout puissant et créateur… » C’est exprimer une lapalissade ! C’est « la toute puissante fécondité de son amour » qui en fait le créateur ! Son amour lui a donné le désir infini de partager, dans le don total de son pouvoir d’amour. Cet amour infini, lui a donné l’intuition de la création « cette demeure pour "l’homme" ».

    …créateur du Ciel et de la Terre.
    La Bible nous donne un récit poétique de la création du monde. Elle n’a pas la prétention de nous raconter le processus de l’« évolution » que nos scientifiques contemporains découvrent progressivement au fur et à mesure des trouvailles archéologiques et astrologiques. Ce qui caractérise le rédacteur du premier chapitre de la Genèse, c’est son désir d’affirmer sa foi un Dieu, un et unique, origine de toute chose et de toute vie, ingénieur du mécanisme du temps et des saisons. On ne peut ignorer qu’il se démarque des récits de création des peuples voisins ! Ceux-ci imaginent que chacun des éléments du monde a été créé par une divinité différente (polythéisme). Confesser que Dieu est créateur du ciel et de la terre, c’est reconnaître le Dieu unique comme origine et fin de toutes les choses. De plus dans la révélation biblique nous découvrons le dessein d’amour de Dieu pour sa plus précieuse créature : l’homme. Dieu fait toute chose pour faire « un jardin » ou une maison, où il place l’homme, créé à son image et ressemblance. Il lui confie la souveraineté sur le monde animal, et le sol, qu’il cultive et lui procure la nourriture. Reconnaître un Dieu créateur c’est aussi confesser que l’homme n’est pas sa propre origine.

    P.-S.
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