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  • Un pharisien nommé Nicodème

    En ces jours-là, Yéshoua (Jésus) séjournait à Jérusalem pour les célébrations de la Pâque. En raison des nombreux miracles accomplis par le prophète de Galilée, beaucoup de juifs crurent en lui.

    Naqdimon, en français Nicodème, est un pharisien membre de la Cour Suprême juive, le Sanhédrin. Nicodème, lui aussi, fut impressionné par les faits et les dires du prophète Yéshoua ; ainsi, lors de sa première rencontre avec le Christ, il dira : « Rabbi, nous savons que tu es un maître venu de la part de Dieu, car personne ne peut opérer les signes que tu fais, si Dieu n’est pas avec lui. » (Jean 3, 2)

    Nicodème est l’un des deux pharisiens disciples de Yéshoua en secret avec Yosseph Ha Ramathaïm (Joseph d’Arimathie). Nous les retrouverons ensemble lors de la sépulture du Christ.

    Au chapitre 3 de l’évangile de Yohanan se situe la rencontre de Nicodème avec le Christ. Nicodème voulant en savoir plus au sujet du prophète de Galilée, s’en est allé à sa rencontre, et « de nuit », sans doute par peur d’être repéré par ses coreligionnaires.

    Nicodème est manifestement désemparé par l’affirmation de Yéshoua : « À moins de naître de nouveau, nul ne peut voir le Royaume de Dieu. » (Jean 3, 3)

    Nicodème ne comprend pas : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ? » (Dans sa répartie, Nicodème apparaît véritablement naïf, aussi une tradition a fait de lui le patron des « nigauds » : mot dont l’origine vient de Nigodème, argot de Nicodème.)

    En fait Nicodème n’a pas compris le mot utilisé par le Christ : en grec, l’adverbe « anôthen » veut dire « de nouveau », mais aussi « d’en haut ». Nicodème n’a retenu que le premier sens du mot : « de nouveau » ; d’où le malentendu.

    Yéshoua parle de la seconde naissance qui vient du ciel, comme un don de l’Esprit. Le Christ fait allusion au baptême par lequel nous devenons « enfants de Dieu »

    Au chapitre 7 de l’évangile de Yohanan, une dispute mettait aux prises des juifs entre eux au sujet de l’identité du prophète Yéshoua. Tandis que la foule voyait en Yéshoua un envoyé de Dieu, les pharisiens niaient le fait que ce Yéshoua soit le Messie. C’est alors qu’intervient Nicodème : « Notre loi juge-t-elle un homme avant qu’on l’ait entendu et qu’on sache ce qu’il a fait ? » (Jean 7, 50-51)

    Les pharisiens refusent de prêter attention aux dires de Nicodème et il se fait traiter de « galiléen », en somme « d’ignorant ». Dans cet évènement l’attitude des pharisiens, membres du Sanhédrin de Jérusalem, montre que toute autorité, même religieuse, est enclin à censurer plutôt qu’à écouter ; il en est encore trop souvent ainsi dans nos milieux de vie.

    Dans ce passage de l’évangile de Yohanan, Nicodème est passé de l’incompréhension du message du galiléen Yéshoua à la défense du Christ face aux pharisiens.

    Au chapitre 19 de l’évangile de Yohanan se situe la troisième apparition de Nicodème, après la mort de Yéshoua.
    Joseph d’Arimathie, qui était lui aussi disciple du Christ, mais en secret, demanda à Pilate l’autorisation d’enlever le corps de Yéshoua après sa mort sur la croix. (Jean 19, 38-40)
    Nicodème, qui l’accompagnait, apportait un mélange de myrrhe et d’aloès d’environ 100 livres (33kg de parfum). Une telle quantité de parfum correspond à un ensevelissement royal. Les deux disciples ont traité le corps du Christ comme celui d’un roi. Ce qui donne sens à l’écriteau placé sur la croix du Christ : « Celui-ci est le roi des juifs. »

    Mise au tombeau (à droite Nicodème, à gauche Joseph d’Arimathie). Notre-Dame-la-Grande de Poitiers

    En somme Nicodème et Joseph d’Arimathie finissent par se montrer tous les deux de vrais disciples du Christ.


    L’histoire de Nicodème nous est rapportée par Yohanan, habitant de Jérusalem.
    L’évangéliste se présente comme « le disciple que Jésus aimait »

    Père Joseph GUILBAUD

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