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  • QU’EST-CE QUE LE TEMPS PASCAL ?

    Nous avons coutume, aujourd’hui, de diviser le temps liturgique en trois grands cycles :

    - le cycle de Noël qui se compose du temps de l’Avent, temps de préparation et de pénitence pour l’accueil du Sauveur qui vient en ce monde ; de la fête de la Nativité ; de la manifestation du Sau­veur au monde dans la fête de l’Epiphanie ;

    - le cycle de Pâques avec le Carême, qui dure quarante jours. C’est une référence aux quarante années dans la désert du peuple juif, en route vers la Terre promise, et aux quarante jours de tentation de Jésus, au désert, avant son ministère (Marc 1, 12-13). Vient, à l’issue de ce temps de pénitence et de conver­sion, la fête de Pâques, la Solennité des solennités. Suit alors une période de cinquante jours, coupée par la fête de l’Ascension (Luc 24, 49 ; Actes 1, 7), qui débouche sur la Pentecôte, fête du don de l’Esprit, promis par Jésus aux Apôtres ;

    - s’immiscent entre ces deux cycles importants les dimanches dits ordinaires, comme pour combler un vide liturgique !

    En réalité, les choses ne sont pas telles qu’elles peuvent apparaître à partir de cette présentation.

    A l’origine, en effet, les premiers chrétiens se considéraient comme Juifs et célébraient, comme eux, la Pâque juive. Si étonnant que cela puisse paraître ils ne célébraient pas particulièrement une Pâque chrétienne pour la simple raison que chaque semaine, le dimanche, ils célébraient la mort et la résurrection du Seigneur Jésus. C’était la Pâque hebdomadaire, célébrée le premier jour de la se­maine (Marc 16, 2), « mémorial de notre rédemption » (Prière eucharistique IV).

    Dès le II° siècle, les chrétiens célèbrent la fête annuelle de la Résurrection, à la date de la Pâque juive, puis, plus tard, le dimanche suivant, intégrant ainsi la célébration de la Pâque et l’événement de la Ré­surrection.

    Au III° siècle, le cycle de Pâque prend de l’ampleur. Il est le déploiement de la Pâque annuelle mo­deste au début de l’histoire de l’Eglise, qui s’amplifie encore au fil de l’histoire (IV° siècle) : temps du Carême ; le temps pascal (sept dimanches après Pâque).

    Les fêtes pascales commencent avec le Dimanche des Rameaux qui marque l’entrée de Jésus à Jérusalem, comme roi de paix, et se conclut la semaine sainte par le Triduum (c’est à dire les trois jours les plus importants de l’histoire du salut) : Jeudi saint (institution de l’Eucharistie), Vendredi saint (« mort de Dieu ») ; Samedi saint (Résurrection du Seigneur).

    Le temps pascal dure donc cinquante jours et se conclut par la Pentecôte. Il est « cin­quantaine joyeuse » et se caractérise par la joie de la découverte exaltante de la présence promise et réelle du Ressuscité parmi nous. Il est, d’autre part, attente de la venue de l’Esprit, promise par le Seigneur à ses disciples avant qu’il ne monte au ciel.
    Elle est marquée par deux fêtes importantes. l’Ascension (au quarantième jour du temps pascal (Luc 24, 51 ; Ac 1,3) clôt la mission de Jésus sur terre. La Pentecôte est inauguration de la nouvelle alliance, temps de l’Eglise ouverte à tous les peuples. Elle arrive cinquante jours après la fête de la Résurrec­tion, en référence à la Fête des Semaines en Israël.

    Cette attente de la venue de l’esprit n’est pas passive. Elle est contemplation du mystère pascal, pré­sence de Jésus à ses disciples. C’est le mystère de l’amour de Dieu qui est « avec nous » jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 20, dernières paroles de Jésus sur terre).

    Les textes lus ces dimanches du temps pascal, si on en reste aux seules lectures d’Evangile, parlent de la présence du Christ ressuscité qui manifeste sa présence « autrement » :
    - apparition aux disciples,
    - reconnaissance, par le sceptique Thomas, du Ressuscité (Jean 20, 19-31),
    - reconnaissance aussi, après coup, du Jésus ressuscité par des disciples découragés, sur le chemin d’Emmaüs (Luc 24, 35-48), deuxième et troisième di­manches du temps pascal.

    Ils sont ensuite méditation sur le mystère du Christ :
    - il est le bon Berger (Jean 10, 11-18), quatrième dimanche ;
    - il est la vraie Vigne (Jean 15, 1-8), cinquième dimanche ;
    - il est la source du commandement de l’amour (Jean 15, 9-17), sixième dimanche ;
    - il appelle à l’unité des chrétiens (Jean 17, 11-19), septième dimanche.

    Toute l’année liturgique nous vivons le mystère pascal, plus intensément cependant dans le temps de Pâques et le temps pascal.

    Alain.