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    Dom Aimé Lambert :
    résistant devant la bibliothèque et un derrière

    Devant les livres, étudiait Aimé Lambert. En 1942, il avait passé plus de 40 années en abbaye à la recherche de la Parole de Dieu que le sage scrute jour et nuit. Cette âme d’érudit avait connu le silence et les voyages. Né dans l’Ain, il s’engagea tout d’abord chez les Augustins de l’Assomption (la congrégation qui a fondé le journal La Croix et le magazine Le Pèlerin). Puis à 26 ans, en 1900, il décide de chercher Dieu dans le silence en partant à Ligugé. Les lois de séparation de l’Église et de l’État l’obligent à quitter Ligugé avec l’ensemble de la communauté. Six ans plus tard, c’est donc en Belgique à Chevetogne qu’Aimé Lambert prononce ses vœux solennels. A l’étroit dans cette maison provisoire, il est envoyé en Espagne à Cogullada dans la banlieue de Burgos pour fonder une celle (un genre de prieuré ) où il exerça la fonction de bibliothécaire en se signalant par ses travaux d’érudition. Lors de la suppression de la celle, il rentre à l’abbaye Saint Martin qu’ont réinvestie les moines en 1923.

    Derrière les livres de méditations, se cache en novembre 1942 un homme recherché par la Gestapo. Il participe aux activités de la Résistance. Lors de la rafle du réseau poitevin par la Gestapo. C’est chez lui, derrière un mur de la bibliothèque que se réfugie l’avoué Louis Renard. Celui-ci préfère se rendre quand sa famille est arrêtée, Dom Aimé Lambert est déporté à Wolfeznbüttel avec les autres membres du réseau, il est condamné à mort et décapité le 3 décembre 1943 le même jour que l’étudiant Clément Péruchon et Charles Charpentier avocat habitant Ligugé.

    Dans un testament spirituel adressé à son père abbé, il déclara : « J’offre ma vie pour ma famille, mon monastère, la France et l’Église de France, l’Allemagne, la paix du monde et la justice sociale. Je pardonne à tous ceux qui sont cause de ma mort ou qui ont pu me peiner. » Son corps repose au cimetière de Chilvert avec ceux de ses compagnons. Le 17 avril 1948, le Père abbé Basset reçut la Légion d’honneur des mains de Robert Schumann, président du conseil qu’il avait accueilli pendant la guerre. Voici une parti de son discourt :

    « J’accepte cette croix, monsieur le Président... elle ne me classe pas sous étiquette. De mon côté, je ne m’en prévaudrai pas pour ou contre quelqu’un. Mais tout simplement, sans perdre de vue les devoirs que m’impose ma qualité d’homme d’Église, j’essaierai de me souvenir que j’ai une raison de plus d’aimer mon pays et de servir la liberté. »

    Le Père Fontaine, moine de Ligugé, était responsable de la vigne du monastère. Il organisait les convois vers la zone libre entre autres celui qui mènera, grâce à Aristide Frétier et son fils, Robert Schuman vers Gizay : la première étape vers Londres. Il reçut à son tour la rosette de la Légion d’honneur en 1980.

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