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  • Au printemps de l’année 27 de notre ère, sur les bords du Yarden (le Jourdain), un prophète encore jeune fait beaucoup parler de lui ; son nom est Yohanan le Baptiste. Des pèlerins viennent de tout le pays des juifs pour écouter sa prédication et se faire baptiser.

    Le Baptiste était le dernier des prophètes de l’Ancienne Alliance annonçant la venue du Messie. Il prêchait la pénitence en exigeant la confession des péchés pour que les croyants puissent accueillir d’un cœur purifié le Messie qui allait venir.
    En « Signe » de cette conversion et de cette repentance, le Baptiste invitait les prétendants au baptême à réaliser une démarche symbolique : entrer dans les eaux du Yarden pour recevoir un baptême par immersion.

    Un certain Yéshoua, originaire de Nazareth en Galilée, se glissa dans la file de ceux qui s’avançaient pour être baptisés. Certes Christ Yéshoua était pur de tout péché, pourtant il voulait être baptisé par Yohanan.
    Le Christ a voulu se placer dans la file des pécheurs pour montrer son accord avec le message du Baptiste, mais aussi pour montrer sa solidarité, en se mêlant à la foule dont il était venu réaliser le salut. L’incarnation du Fils de Dieu est une immersion totale dans la condition humaine.

    « Moi, je vous baptise dans l’eau en vue d’une conversion, mais après moi vient celui qui est plus grand que moi. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. » (Matthieu 3, 11)

    Christ ressuscité, avant de monter au ciel, dit aux apôtres : « Allez, de toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit » (Matthieu 28, 19) et en Markos (16, 16) il dit : « Celui qui sera baptisé sera sauvé ».

    Cuve baptismale. Baptistère St Jean à Poitiers

    Aussi quand les premiers chrétiens commencèrent la prédication évangélique, ils baptisaient tous ceux qui adhéraient à la foi en Christ : "Paul dit alors : Jean a baptisé d’un baptême de repentance, en disant au peuple de croire en celui qui viendrait après lui, c’est-à-dire Yéshoua. À ces mots, ils se firent baptiser au nom du Seigneur Yéshoua." (Actes 19, 4-5)
    Le « signe » du baptême annoncé par le Seigneur signifie avant tout une nouvelle naissance. Être baptisé, c’est être plongé (le verbe : baptizein en grec signifie : plonger) dans la mort avec le Christ pour vivre avec lui d’une vie nouvelle : l’eau est le « signe » visible de cette nouvelle naissance.

    Rappelons-nous la parole du Christ Yéshoua à Naqdimon (Nicodème)  : « En vérité, en vérité, je te le dis : à moins de naître de nouveau, nul ne peut voir le Royaume de Dieu. » (Jean 3, 5)

    Dans la célébration du baptême, le baptisé prend un engagement ; le baptême est un envoi en mission. Le concile Vatican II a revalorisé cette dimension missionnaire en rétablissant le catéchuménat pour les jeunes et adultes qui se préparent au « signe sacré » du baptême.
    Pour ce qui est de la pastorale du sacrement baptismal, il serait bénéfique d’envisager une pastorale plus communautaire : déterminer des dimanches pour célébrer l’ensemble des baptêmes (dimanche du Baptême du Christ -Temps pascal - fête de St Jean Baptiste). Ces célébrations ne seraient consacrées qu’au rite baptismal, ce qui permettrait un "dimanche autrement" pour célébrer la "Résurrection du Seigneur".

    Par le baptême, Dieu manifeste sa bonté et sa tendresse pour les hommes. Il nous fait renaître et nous renouvelle dans l’Esprit Saint ; désormais nous vivons dans l’espérance de la Béatitude éternelle.

    "Heureux les coeurs purs, ils verront Dieu"

    Père Joseph GUILBAUD
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