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  • Dimanche 9 juin 2013, 10ème du temps ordinaire, année C.

    Luc 7, 11 à 17 : La résurrection du fils de la veuve de Naïn.

    Grande toile de Jean-Baptiste WICAR. 1816 (Musée de Lille)

    Comment évoquer cet épisode ? Les rares peintres qui s’y sont essayés tombent facilement dans une gestuelle académique. Mais établissons un dialogue entre le tableau et le texte évangélique dans sa discrétion.

    Un souvenir historique, à travers le nom de la ville de Galilée : Naïn, jamais citée ailleurs dans la Bible ou la littérature juive, mais dont l’existence d’un mur et d’une porte de la ville a été confirmée par des fouilles récentes, ici bien soulignée au second plan du tableau.

    La veuve. Sans appui social à l’époque, elle est parmi les pauvres. Ses larmes attirent l’attention et la miséricorde de Jésus. Elle est ici presque cachée, vêtue de noir, tête entourée d’une guimpe, à la manière des Vierges de pitié de l’époque.
    Luc, l’évangéliste de la tendresse et de la féminité, s’inspire aussi de deux récits de « résurrection » par les prophètes Elie et Elisée, concernant également des veuves à fils unique (première lecture de ce dimanche).

    Jésus, le Seigneur comme l’appelle déjà Luc, est pris de pitié, comme le bon samaritain ou le Père du fils prodigue. L’accent est mis sur sa puissance plutôt que sur sa « visite » de miséricorde. Il pose un signe messianique qui prépare la réponse donnée peu après aux envoyés de Jean-Baptiste (verset 22).

    Le langage courant parle de résurrection, et Luc nous donne bien un avant-goût de l’événement pascal de Jésus, Fils unique de Marie au pied de la croix, appelé à se lever dans la gloire. Ici, comme dans deux autres récits évangéliques (la fille de Jaïre et Lazare), il s’agit d’un retour à notre vie physique, comme un réveil après le sommeil de la mort, une réanimation.

    Laissons-nous saisir par ce qu’a pu voir Jésus et ce qui l’a ému : la mère, les pleurs, le mort, le peuple. Que son regard soit aussi le nôtre.

    Jacques Lefebvre.