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  • La cinquantaine d’allégresse

    C’est par ces termes de « cinquantaine d’allégresse » ou de « cinquantaine joyeuse » que l’Église des premiers siècles désignait le temps pascal, temps de 50 jours qui va de la fête de Pâques à la fête de la Pentecôte.

    Cette cinquantaine voulait être célébrée comme un grand dimanche de 50 jours, comme pour signifier que dans la vie des chrétiens, le mystère de Pâques doit marquer chaque jour de son existence. L’idée était belle, mais difficile à réaliser et on assiste peu à peu comme à un morcellement avec des fêtes dont les plus importantes sont restées : Ascension et Pentecôte.

    Dans l’antiquité où les baptêmes d’adultes étaient plus nombreux qu’aujourd’hui, le deuxième dimanche de Pâques était aussi très important et s’appelait « dimanche in albis » (dimanche en blanc). Les nouveaux baptisés ou néophytes arrivaient à l’église revêtus de leur vêtement blanc reçu au baptême et dans certaines églises, ils déposaient ce vêtement sur l’autel et prenaient place au milieu des autres fidèles. On peut penser que la nappe blanche qui recouvre encore aujourd’hui l’autel évoque cette coutume ancienne. L’autel est habillé comme un baptisé et porte comme lui la lumière. La symbolique est simple et forte, on pratique à l’autel ce qu’on veut pratiquer dans la vie de baptisé : se mettre à l’écoute d’une même Parole, prier les uns pour les autres et prendre soin des ses sœurs et frères, partager le même pain, boire à la même coupe, se donner la paix, s’unir au Christ pour être en communion. On peut dire qu’on vient à l’église et qu’on s’approche de l’autel pour apprendre à vivre selon Dieu, pour apprendre à vivre en baptisés.

    En 2000, le pape Jean-Paul II institua ce 2ème dimanche de Pâque comme dimanche de la miséricorde. L’expérience de la miséricorde s’éprouve d’abord par le baptême célébré pour la rémission de péchés : dans son amour, Dieu a voulu faire de nous ses filles et ses fils. La miséricorde s’exprime par des œuvres et des pratiques : le pape François appelle les chrétiens à réfléchir aux œuvres de miséricordes pour « réveiller notre conscience ».

    La cinquantaine d’allégresse ou temps pascal se conclut avec la fête de la Pentecôte. Il y a une parenté entre Pâques et Pentecôte : à Pâques nous faisons mémoire du Christ qui sort vivant du tombeau, à Pentecôte nous faisons mémoire du don de l’Esprit Saint qui fait sortir les disciples dehors comme des vivants : à Pâque le Christ ressuscité sort vivant, à la Pentecôte, l’Église naît vivante.

    Et nous découvrons que la mémoire que nous fait vivre nos fêtes est plus que le souvenir, elle nous touche et nous change pour que nous devenions ce que nous célébrons.

    Je vous souhaite d’être vivants.

    P. Bernard Châtaignier


    Fête de la Divine Miséricorde dimanche 23 avril à 15 heures à St-Vincent.

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