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  • L’annonce faite à Joseph

    Dans l’histoire de l’Eglise, Joseph a été vénéré depuis le IVème siècle en Orient. Il ne fut l’objet d’un culte en Occident qu’à partir du XVIème siècle, grâce entre autres, à Sainte Thérèse d’Avila. Ce culte gagna en importance aux siècles suivants. Les arts, en particulier la peinture « Saint Joseph charpentier » (Georges de la Tour), ont mis en valeur la figure de Saint Joseph.

    En 1959, lors de fouilles à Nazareth, sous l’église de l’Annonciation, l’archéologue Bellarmino Bagatti a découvert des éléments d’un édifice datant du 3ème - 4ème siècle. Sur la base d’une colonne sont inscrits les mots grecs : Χαῖρε, Μαρία (Salut Marie), révélant ainsi un culte marial dès les premiers siècles du christianisme, révélant aussi le lieu où avait vécu la famille de Joseph.

    Dans les évangiles, à la différence de Luc qui raconte « l’annonce faite à Marie », Matthieu présente Joseph comme l’acteur principal dans la venue du Christ.

    Dans la généalogie développée par Matthieu, c’est Joseph qui est le dernier nommé dans la lignée de David, accomplissant ainsi les Ecritures concernant la venue du Messie. « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie de laquelle fut engendré Jésus que l’on appelle Christ « Messie ». (Matthieu 1, 16)

    C’est Joseph qui reçoit en songe la visite de l’ange (C’est toujours en songe que Dieu s’adresse à Joseph). C’est toujours Joseph qui est à l’origine des initiatives – « Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte » – « Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, et reviens au pays d’Israël ». Joseph est bien le chef de famille ; les autres membres de la famille c’est « l’enfant et sa mère ».

    Yosseph (Joseph) habitait Nazareth, petite bourgade de Galilée. Il était fiancé à une jeune fille appelée Myriam (Marie) originaire de Zippori (Sepphoris), ville située à 6 kms au nord-ouest de Nazareth, où vivaient ses parents Anne et Joachim (selon une tradition orientale).

    Une ruelle étroite monte à l’atelier de ce charpentier bien connu des gens du village.

    Penché sur son établi en bois d’olivier, l’homme peaufine un linteau de fenêtre. Quand… Joseph apprend que Marie, sa fiancée est enceinte.

    Selon la loi religieuse d’Israël, notre charpentier décide de répudier sa jeune fiancée en secret.

    Ce n’était pas la fin d’un amour mais le début d’une révélation :

    « l’annonce faite à Joseph ».

    L’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils auquel tu donneras le nom de Yéshoua (celui qui sauve) ». (Matthieu 1, 20-21)

    Yosseph menait à bien son projet de vie, mais Dieu lui réservait une mission plus grande. Joseph en homme religieux était à l’écoute de Dieu.

    L’annonce faite à Joseph l’engage à un « oui » à la vie, dans la foi en Dieu, source de la vie.

    Joseph est un homme silencieux, profondément intérieur, homme de prière, enraciné dans la foi et l’espérance de son Peuple.
    Dans son cœur il rabote toutes les aspérités qui l’empêchent de dire oui.

    Joseph se rend disponible, accueillant jusqu’à la naissance de l’enfant à Bethléem, cité de David.

    Après tous les évènements concernant la naissance de Jésus, la famille revient à Nazareth en Galilée où elle vécut heureuse.

    Lieu probable de la maison de Iosseph et Myriam

    Yosseph et Myriam avaient retrouvé leur petite maison à demi-creusée dans le calcaire blanc de la colline.

    Yéshoua, comme on l’appelait, n’était pas un enfant facile ; lors d’un pèlerinage à Jérusalem, il avait échappé à ses parents ; il disait qu’il fallait qu’il soit aux affaires de son Père. Les parents n’avaient pas bien compris.

    Joseph était heureux de retrouver son échoppe en bon état ; il avait rangé ses outils sur des étagères au-dessus de l’établi. Bien sûr les araignées avaient tissé leurs toiles devant la petite fenêtre donnant sur la ruelle étroite qui escalade la colline.
    Joseph avait facilement trouvé du travail ; c’était un bon ouvrier, consciencieux.

    Toutefois, après tant d’épreuves, Joseph était revenu fatigué à Nazareth, les voisins disaient qu’il avait vieilli.

    D’une dizaine d’années plus âgé que Marie, selon la coutume orientale, sa santé se détériorait.

    Et puis, un jour, sous le regard de Jésus, dans les bras de Marie, Joseph s’en est allé vers le Royaume éternel du Père.

    Merci, Joseph, d’avoir dit oui.

    Père Joseph GUILBAUD

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