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  •      L'Avent est le temps de l'Espérance.
     
     
     Chaque année, cette attitude fondamentale de l'esprit se réveille dans le coeur des chrétiens qui, alors qu'ils se préparent à célébrer la grande fête de la naissance du Christ Sauveur, ravivent l'attente de son retour glorieux, à la fin des temps.
        Quelle est cette espérance que la communauté chrétienne doit proclamer comme un signe capable de promouvoir une nouvelle façon d'être ?
     Rappelons d'abord que l'espérance a pour objet ce qu'on ne possède pas et qu'on ne voit pas. Elle concerne donc la plénitude du Règne de Dieu, la cité de l'avenir, celle que la Bible hébraïque appelle "Shalom" : la paix, entendue dans son sens le plus absolu, possession et communion de tout vrai bien, partagé avec Dieu et avec tous les hommes, communion parfaite des hommes avec Dieu, communion des hommes entre eux.
     Cette espérance chrétienne est don de Dieu ; elle n'est pas l'espérance du monde ; elle ne résulte pas de nos efforts ; elle est l'espérance de tous, les bien portants et les malades, les vivants et les morts. Personne n'est exclu de l'espérance chrétienne, car elle réside en Dieu qui ne déçoit jamais.
        Cette espérance est le but vers lequel l'homme de foi se dirige ; elle est la réalisation plénière de l'Eglise, corps mystique de Jésus-Christ.
     Moïse fixait son regard sur cette espérance tandis qu'il marchait à la tête de son peuple ; il était assuré comme s'il voyait l'invisible.
     C'est l'Espérance d'Abraham qui surmonte sereinement les épreuves parce qu'il attendait, dit l'Ecriture, une ville qui n'est pas construite de main d'homme mais une ville dont le constructeur et l'architecte est Dieu lui-même.
     Mais l'espérance, en ce sens, peut avoir un effet dans le monde, car elle exerce une forte influence sur la construction du monde. Si elle n'avait aucun résultat dans l'histoire, elle ne serait pas espérance humaine.
          La vision du but donnée par Dieu devient un stimulant et un modèle pour construire un monde humain qui ait, autant que possible, les marques de ce but vers lequel tend le chrétien.
     Quelles sont ces marques ? Ce sont les signes que les mouvements de notre temps comprennent et promeuvent, par-delà leurs convictions confessionnelles ou religieuses : la justice, la liberté, la fraternité, la paix, les droits de l'homme et les luttes qu'ils engagent, le combat contre les marginalisations, la faim, le chômage et toutes les situations qui déforment la figure idéale du monde des hommes, un monde construit à l'image de sa fin parfaite, à l'image du Royaume de Dieu.
                              Père Gérard Gally