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  • Homélie du dimanche 6 novembre 2022 - « Comprendre et Croire en la résurrection »- Lc 20, 27-38

    Homélie du dimanche 6 novembre 2022 - « Comprendre et Croire en la résurrection » - Lc 20, 27-38

    « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu » (1 Co 15, 14) L’affirmation centrale de notre foi est en la résurrection. Mais, entre les 10% de Français qui y croient et les difficultés de rendre compte de notre foi, cette page d’Évangile peut sans doute nous aider à mieux saisir le sens de notre foi.

    L’exemple qui est donné ici est, évidemment caricatural de bien des manières. Indéniablement, un « cas d’école » est présenté, mais la position des sadducéens et des pharisiens est tout aussi burlesque. Les pharisiens eux, croient en la résurrection… tandis que les sadducéens, eux, n’y croient pas. Mais surtout, les pharisiens ont établi un système de lois à partir de la Torah alors que les sadducéens ne font référence qu’aux règles clairement écrites dans le Talmud. En un sens, les conflits entre Tradition et traditionalisme, entre interprétation et lecture littérale sont ici au grand jour. Jésus renvoie dos à dos et ouvre notre intelligence au Mystère de la résurrection en affirmant que :

    • - La résurrection est déjà à l’œuvre.
      Avez-vous remarqué que, quand un frère épouse une veuve, il doit « susciter » une descendance ? Le mot « susciter » est sans équivoque : la résurrection est déjà à l’œuvre puisqu’il s’agit de redonner la vie alors que la mort est présente. Si le mot est le même, l’expérience en dit long sur le sens de la résurrection qui ne permet pas que la mort triomphe.
    • - La résurrection fait entrer dans une relation unique à Dieu.
      Quand Jésus met en avant Moïse, il rappelle que le Seigneur est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Souvent nous entendons cette expression pour dire qu’il n’y a qu’un seul Dieu, en faisant parfois du syncrétisme. Mais ici, la mention est bien plus la singularité de la relation. Dieu se révèle différemment à Abraham, Isaac et Jacob. Chacun a tissé sa relation à Dieu, et voilà qui permet d’entrer dans le Mystère de la résurrection.
    • - La résurrection ouvre à une vie nouvelle.
      En ce sens, nos relations passées ne seront plus exclusives : les morts « ne prennent ni femme ni mari ». Seule restera notre relation à Dieu. Cela peut nous paraître atypique, à nous qui sommes attachés à telle personne, et telle relation humaine. Mais la vie en Dieu ouvre à une vie qui n’est pas celle que nous connaissons en ce monde. Nous n’aurons plus les mêmes codes et habitudes de vie… Mais, profondément unis à Dieu, nous n’aurons qu’à contempler sa face.

    En donnant ces trois affirmations, j’ai bien conscience que cela peut sembler lointain, difficile à croire. Pourtant, par sa Parole, Jésus donne chair à l’affirmation de notre foi lorsque nous proclamons que nous attendons « la vie éternelle ». Avant d’entrer dans sa Passion, Jésus nous donne d’entendre, ici, ce qu’est notre vocation profonde. Nous pouvons nous préparer, dès maintenant, à cette vie de ressuscités. Mais c’est toujours vers le ciel que nous sommes tendus. Comme Paul l’affirme aux Colossiens : « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. (…) Faites donc mourir en vous ce qui n’appartient qu’à la terre : débauche, impureté, passion, désir mauvais, et cette soif de posséder, qui est une idolâtrie. (…) Vous vous êtes débarrassés de l’homme ancien qui était en vous et de ses façons d’agir, et vous vous êtes revêtus de l’homme nouveau qui, pour se conformer à l’image de son Créateur, se renouvelle sans cesse en vue de la pleine connaissance. » (Col 3, 1-10).

    P. Julien DUPONT