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  • Epiphanie du Seigneur.

    L’adoration des mages. Dans l’église Notre-Dame de Niort. Huile sur toile. Larg. 251 cm .
    Venant du collège des Oratoriens de Niort. Classé M.H. en 1908. Restauré.
    Très lisiblement signé : « Bon de Boullongne peintre du Roy 1680 ».

    Nous en retenons la partie centrale.

    Ils ne sont ni trois ni rois dans l’Evangile selon Matthieu (2, 1-12), mais le peuple chrétien s’est emparé de ces « mages venus d’Orient » pour en faire les représentants de tous les continents, de tous les âges, et jusqu’à leur donner des noms. Les artistes héritent bien sûr de cette piété populaire.

    Ici, conformément au fait que la crèche est passée, nous trouvons un décor d’architecture en ruines, selon le goût de l’époque. « En entrant, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ». Joseph n’est pas cité ; il est ici dans l’ombre, derrière Marie.

    Marie, elle, prend une grande place dans son manteau bleu. Pas d’auréole, pas de dorures, pieds nus, mais assise en haut de trois marches, un peu comme un autel, en trône de la Sagesse. Car le personnage central est bien le petit « roi des juifs qui vient de naître », celui que cherchaient les mages et qu’elle leur présente sur ses genoux, à moitié nu, sans aucun signe distinctif.

    Pas de paroles à évoquer dans cet épisode, mais les gestes suppléent :

    Gaspard prend tendrement le pied de Jésus pour l’embrasser. Adorer ne signifie-t-il pas : tourner sa bouche vers (ad-orare) ?

    L’offrande de l’or est faite par Melchior, le plus âgé, à barbe blanche et au manteau somptueux tenu par un petit page. Le mouvement de l’étoffe exprime l’élan de son geste d’adoration. Sa couronne royale est posée à terre à côté de lui. Des serviteurs sortent les trésors de son coffre.

    Balthazar, au riche turban sur son visage noir, présente aussi son offrande. Lui aussi a son petit page et un bel élan d’étoffe rouge. Derrière lui, des soldats : son escorte ou le présage du massacre des enfants sur l’ordre d’Hérode ? Egalement, une pyramide au loin laisse penser à l’Egypte où fuira sous peu la sainte famille.

    Une scène réaliste, à la composition resserrée, mais où s’exprime bien la démarche de foi.
    La ferons-nous nôtre ?

    Jacques Lefebvre
    Dimanche 6 janvier 2013.


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