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2013-08-04 « Vanité des vanités, tout est vanité »
Dimanche 4 août 2013, 18ème du temps ordinaire, année C.
Ecclésiaste 1, 2 ; 2, 21 à 23 : « Vanité des vanités, tout est vanité ».
Luc 12, 13 à 21 : Le riche insensé.
« Vanité », par Philippe de Champaigne. 17ème siècle. Musée de Tessé. Le Mans.
« Wasted youth », par James Hopkins. 2006. Paris.
Après la période des danses macabres, mêlant de façon collective morts et vivants de toutes conditions face à leur destin, le 17ème siècle voit paraître quantité d’œuvres picturales sous le titre de « vanités ». Il s’agit de natures mortes, sans personnages vivants, dénonçant le rien des plaisirs de la vie, face à la mort à tout coup représentée par un crâne humain. Luths, bougies qui se consument, armes, jeux, sont là pour témoigner de leur inanité, pour chacun(e) individuellement.
L’œuvre de Philippe de Champaigne est l’une des plus sobres de ces « vanités » :
Le crâne aux couleurs chaudes, en plein centre, semble nous regarder de face, comme un autoportrait en miroir. Dans une composition rigoureuse, il est encadré d’une tulipe coupée, dans un petit vase de cristal, prête à « passer fleur » comme on dit en Poitou. De l’autre côté, un sablier a déjà laissé s’écouler une partie de son sable. Le temps s’avance, celui de la mort, qui viendra comme un voleur, sans crier gare, mais sûrement ; cette nuit même, précise la parabole de l’homme qui amasse.
Il est surprenant de trouver aussi beaucoup de « vanités » dans l’art contemporain, là aussi avec l’omni présence de crânes, sertis de bijoux, mangés par les vers, etc…
« Jeunesse gâchée », de James Hopkins, est une installation sur cinq planches d’étagères, comme dans une chambre de jeune : bouteilles vides, chaîne hi-fi, disques, guitare électrique, poster, horloge, dessinent en fait une grande tête de mort.
Bien entendu, il ne s’agit pas seulement des jeunes. Avoirs immobiliers, silos et productions intensives, comptes en banques, plaisirs des sens, pourraient tout autant devenir, pour des adultes, des sujets d’installations « vanités »
Criera-t-on à un pessimisme sans espérance ? Le sage Qohélèth (l’Ecclésiaste) creuse les questions sans avoir encore de réponseJésus reprend cette démarche et nous demande aussi de veiller, mais avec un autre horizon.
Quelle est peut-être ma vanité ?
Père Jacques Lefebvre