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  • Dimanche 21 juillet 2013, 16ème du temps ordinaire, année C.
     
    Luc 10, 38 à 42 : Jésus chez Marthe et Marie.
     
    Dessin à la plume par Rembrandt.
     

    Rembrandt (1606 -1669), peintre hollandais de renom, protestant, a fait de nombreux dessins sur les évangiles, et notamment plusieurs sur Jésus chez Marthe et Marie.
    Celui retenu ici a fait l’objet d’une gravure très fidèle par Bernard Picart (bibliothèque municipale de Lyon).
     
    Des éléments sont communs à ces différentes représentations :
    Le cadre n’importe pas plus que dans le récit de Luc : l’intérieur d’une maison dans un village, suggéré avec une grande économie de moyens. On devine seulement une table avec une nappe pour le repas qui se prépare, quelques objets pour la cuisine Toute l’attention se porte sur les personnages et leurs paroles.
     
    Jésus est toujours au centre de l’image. Il est toujours assis, paisiblement, sans signe religieux particulier, dans son humanité quotidienne, semblable à la nôtre. Seuls le visage et les mains vont exprimer ses paroles. Le moment représenté est celui qui suit l’appel de Marthe, et donc celui des paroles de Jésus (versets 41 et 42). Accoudé à la table, son visage regarde Marthe au premier plan, visage tourné aussi vers nous. Sépare-t-il les deux sœurs, ou les unit-il plus profondément ? Légèrement en retrait, sa parole s’adresse à Marthe, et sa main désigne Marie.
     
    Marthe maîtresse de maison, qui accueille (verset 38) en même temps que servante (verset 40 : diaconia, en grec), debout prête à agir, ou assise aux « pluches » dans d’autres dessins, toujours accaparée par son service, est près de son panier de légumes, tablier noué autour des reins, instruments pendus à sa ceinture. Un doigt accusateur se dirige vers sa sœur, demandant à Jésus d’intervenir à sa place.
     
    Marie est assise au fond, non pas aux pieds de Jésus dans une attitude contemplative, comme la représentent souvent les catholiques, mais s’appuyant du coude sur un bras de son fauteuil, attentive d‘abord à Marthe. L’originalité de Rembrandt, dont la tradition protestante ne cultive guère la prière silencieuse, est de mettre dans tous ses dessins un livre sur les genoux de Marie ou sur sa table. Quel livre ? Celui de la Parole de Dieu bien sûr, au moins la première Alliance. C’est un appel à ceux qui regardent : « Si nous voulons écouter Jésus aujourd’hui, c’est en lisant l’Evangile et toute la Bible que nous pouvons l’entendre nous parler. C’est cela la meilleure part. »
     
     Merci, Rembrandt, tout simplement.
     
    Père Jacques Lefebvre