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  • En ce jour de l’Assomption, l’Église nous invite à célébrer Marie de Nazareth, cette jeune femme dont l’honneur est d’avoir été gracieusement choisie par Dieu pour être la mère de son Fils Jésus.

    Célébrer Marie qui s’ouvre aux promesses de Dieu, c’est rendre hommage à toutes nos mères, à toutes celles qui disent « oui » à la vie. Mettre un enfant au monde, n’est-ce pas oser croire que notre humanité, malgré les impasses de mort, a encore un avenir sous le soleil de Dieu.

    Célébrer Marie, c’est fêter toutes celles qui accueillent l’imprévisible, les dons d’un Dieu qui invente sans cesse des chemins nouveaux ; fêter toutes celles capables de semer, de protéger, de défendre, de sauver les plus petites fleurs de l’amour piétiné.

    Célébrer Marie qui enfante celui qui sera le « premier-né » d’une multitude de frères, c’est fêter toutes les mamans du monde donnant la vie à tous ceux qui, comme les bergers et les mages, sont en quête d’une étoile, d’une espérance.

    Célébrer Marie qui s’aventure sur les collines de Judée pour visiter sa cousine Elisabeth, c’est honorer toutes ces femmes qui, jour après jour, dans nos quartiers les plus déshérités, nos prisons, nos hôpitaux, nos communautés chrétiennes locales, font de toutes leurs rencontres « des visitations de la tendresse de Dieu ».

    Et le magnificat qui salua la maison d’Elisabeth et de Zacharie, c’est le cri de victoire des humbles, riches de cœur, sur les puissants aux mains pleines mais au cœur vide ; c’est fêter toutes ces jeunes mères dont la joie de porter un enfant est comme une aube de création ; c’est fêter aussi la joie, paisible comme un soir d’automne, de ces vieilles mamans dont les rides sont les sillons de leur labeur silencieux.

    Célébrer Marie qui veille, qui attend, qui s’interroge sur l’avenir de son Fils, grandissant à ses côtés à Nazareth, c’est fêter toutes celles qui aident leurs enfants à devenir eux-mêmes, tout en sachant que leur avenir ne leur appartiendra jamais.

    Célébrer Marie de Nazareth qui apprend à Jésus les gestes de l’homme et les prières de son peuple, c’est fêter l’amour de toutes nos mères, amour vécu dans la monotonie du quotidien.

    Marie qui recherche Jésus au Temple ou sur les chemins d’une parole devenue subversive et dangereuse, ce sont nos mères qui ne comprennent plus parfois l’itinéraire de leurs grands enfants et qui conservent dans leurs cœurs tant de questions sans réponses.

    Célébrer Marie, debout au pied de la Croix de l’homme crucifié, c’est se souvenir de toutes les mères qui pleurent l’enfant innocent massacré, le fils prisonnier torturé ; maternelle présence qui enveloppe tant de cris et tant de douleurs.

    Au Cénacle, avec les apôtres, Marie est encore là, qui prie, dans l’attente du don de l’Esprit ; image sanctifiée de toutes nos mères qui, de leur chapelet égrené, font monter vers Dieu les besoins des hommes et enfantent, dans le silence du sanctuaire, l’Eglise de Jésus Christ.

    Aujourd’hui nous célébrons Marie montée au ciel, Marie transfigurée dans le Royaume de son Fils ; nous fêtons ainsi toutes nos mamans que l’amour a déjà transfigurées à nos yeux.

    Comme a dit le poète : « Une mère, c’est ce que Dieu a créé de plus beau ; c’est si vrai qu’il a voulu en avoir une ! »

    P. Joseph GUILBAUD

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